Grands seigneurs

© COURTESY BROOKLYN MUSEUM KEHINDE WILEY. COURTESY SEAN KELLY GALLERY, NEW YORK

Novembre 2019. Kehinde Wiley est aux anges. Il jubile. C’est de manière triomphale -on lui a déroulé le tapis rouge- qu’il pénètre dans le Château de Malmaison, musée national français dédié à Bonaparte. Il a beau savoir ce qui l’attend, la réalité du face-à-face pictural dépasse ce que son imagination lui avait laissé entrevoir. Au célèbre Napoléon franchissant le col du Grand-Saint-Bernard, tableau triomphaliste réalisé par Jacques-Louis David entre 1800 et 1803, répond un portrait équestre similaire mettant en scène Williams, un jeune Afro-Américain, en tenue colorée, repéré dans les rues de Brooklyn. Glorifier les anonymes, les invisibles, ceux dont l’Histoire ne retient pas le nom, et les inscrire au coeur de l’Histoire de l’art, telle est la marque de fabrique du peintre de Los Angeles (1977) qui n’a pas ménagé sa peine pour parvenir à s’approprier la facture des grands maîtres -de Le Brun à Ingres, en passant par Tiepolo ou Rubens. C’est sur ce credo rococo de grand renversement de l’imagerie occidentale que Wiley a fait sa fortune à la faveur d’une opération de militantisme sans didactisme. Envie de juger sur pièce? Cet été, Cannes, au Centre d’art La Malmaison, accueille une trentaine de toileset de vitraux de cet artiste américain majeur.

www.kehindewiley.com

Chaque semaine durant l’été, Gros plan sur un artiste essentiel de la scène plastique afro-américaine.

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