Gramercy Park

Qui est cette jeune femme qui s’occupe de ruches sur les toits de Manhattan en cet été 1954? Sa passion pour les abeilles, transmise par son grand-père en France, ne semble pas être la seule motivation de sa présence en ces lieux. Elle observe l’immeuble d’en face. Le voisin épié, un riche et puissant Afro-Américain ayant plusieurs hommes de main à son service, ne sort pratiquement jamais de sa forteresse. Uniquement pour aller rendre visite à une mystérieuse connaissance dans un hôpital psychiatrique en dehors de la ville. Il est également surveillé par un inspecteur exaspéré par les questions incessantes de son lieutenant. Cela fait bientôt un an que les deux flics font le pied de grue dans leur voiture au bas de l’immeuble et ils aimeraient enfin pouvoir coincer l’homme pour un motif qui restera nébuleux pour le lecteur. Il est également question d’un G.I. qui, de retour au pays, tourne mal, d’une fillette refusant de parler à son père et d’un comptable allergique aux piqûres d’abeilles. Timothée de Fombelle, après avoir écrit pour le théâtre et la jeunesse (le très chouette Tobie Lolness), se lance dans le scénario de bande dessinée. La combinaison avec les dessins de Cailleaux, enfin libérés d’une certaine raideur et de l’intrigue classique dont la piste est brouillée à coups de flash-back et de révélations ponctuelles, donne une histoire de vengeance humaniste très plaisante.

De Timothée de Fombelle et Christian Cailleaux, éditions Gallimard, 104 pages.

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