Glen Hansard

« This Wild Willing »

Dévot d’Hare Krishna, Glen Hansard est également un zélote de Dylan, Cohen, et Van Morrison. Mais ce quatrième album, paraissant un peu plus d’un an après Between Two Shores, redistribue les cartes des sensations roots. En résidence parisienne, Glen était parti pour réaliser un album d’intimités plutôt acoustiques. Sur son chemin, il a rencontré les frères Khoshravesh, Iraniens éduqués au classique et au traditionnel. Auxquels s’est assez vite ajouté un groupe d’enregistrement de plus en plus large et protéiforme, avec notamment les Dublinois électroniques de Dunk Murphy. Du coup, l’aspect troubadour de Glen a pris volontairement du plomb dans l’aile, s’est élargi et colorisé, en tout cas dans les cinq premiers titres. Ceux-ci rappellent incidemment une version de dEUS ayant muté vers l’Orient ( Race to the Bottom) ou l’art du crescendo dont la matrice apaisante -choeurs, cordes- rencontre un clash noisy ( Fool’s Game). Un profond travail sonore qui change de nature dès la sixième chanson, Brother’s Keeper, dominée par un folk pastoral labouré, qui se prolonge jusqu’au final Leave a Light. Cette succession de sensations différentes reste déroutante mais, malgré ses diverses catégories esthétiques, ce disque pose de manière intéressante les questions de la vulnérabilité et de la procrastination. Thèmes qui donnent à l’album des palpitations et une évidente empathie. On est curieux de voir la version scénique, bientôt à Bruxelles.

Glen Hansard

Distribué par Pias. Le 06/05 au Cirque Royal.

7

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