Le tournage de Blanc comme neige, de Christophe Blanc, vient de s’achever près de Lyon. À l’affiche de ce thriller familial, François Cluzet et un brelan d’acteurs belges: Olivier Gourmet, Bouli Lanners et Jonathan Zaccaï.
Est-ce là l’expression d’un v£u pieux? C’est en tout cas au Château de Sans-Souci, à Limonest, sur les hauteurs de Lyon, que la production de Blanc comme neige s’est installée, en ces ultimes jours d’avril, pour la dernière ligne droite d’un tournage entamé, trois mois plus tôt, au salon de l’auto de Bruxelles avant de transiter par la Finlande et puis Marseille. « Rock’n’roll », résume Bouli Lanners, l’un des trois comédiens belges, avec Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï, à participer à l’aventure de ce long métrage de Christophe Blanc, au générique duquel ils côtoient François Cluzet et Louise Bourgoin. « Je voulais que mes personnages soient complexes et en même temps terriens, pas du tout évanescents, explique le réalisateur. Voilà ce qui a guidé le choix des acteurs, les Belges comme les autres. Ce n’est pas du tout une histoire de coproduction. »
Christophe Blanc, on l’avait remarqué, il y a une dizaine d’années déjà, à la faveur d’ Une femme d’extérieur, que campait avec force et conviction Agnès Jaoui. Un film prometteur, mais sans lendemain au cinéma. « Pour parler très honnêtement, j’ai merdé, observe le réalisateur laconiquement, alors que l’on profite de la pause déjeuner pour l’interroger sur ce long silence. Ce n’est pas seulement dû à la difficulté de monter un long métrage, je me suis perdu dans plusieurs projets, j’avais du temps. Non d’ailleurs que je sois resté sans rien faire: j’ai réalisé un téléfilm pour Arte, Une grande fille comme toi , qui est peut-être mon préféré de tous les films, courts et longs, que j’ai pu tourner… »
Ce nouveau long métrage, voilà quelques années qu’il s’y est attelé, avec l’appui de Bertrand Gore, son producteur de toujours, et de sa société Blue Monday. « La genèse a été longue, souligne ce dernier, le scénario remonte à 2006. Mais c’est le temps de montage habituel de ce type de production. « Soit, pour le coup, un budget de 6 millions d’euros, et une coproduction où l’on retrouve encore MK2 et la compagnie belge Need Productions.
Thriller familial
« C’est un projet qui vient d’un désir lointain, confirme Christophe Blanc . J’ai toujours voulu faire un film de genre, un film noir, un polar, un film à suspense – cela remonte à l’envie même de faire du cinéma. En même temps, je ne voulais pas abandonner ce qui m’a toujours intéressé, les liens affectifs, familiaux, tout un travail autour des sentiments humains dans un cadre émotionnellement fort. » En l’occurrence, Blanc comme neige se présente comme un thriller familial, l’histoire d’une fratrie recomposée, lorsque l’aîné, Maxime (François Cluzet), ayant fait fortune dans le commerce de voitures de luxe, voit son confort menacé par une bande de malfrats suite à un dérapage de son associé (Bouli Lanners). Ne lui reste qu’à appeler ses frères Grégoire (Olivier Gourmet) et Abel (Jonathan Zaccaï) à la rescousse – opération qui n’ira pas sans conséquences.
La scène que l’on tourne aujourd’hui voit justement les frangins en proie à une grande agitation. Partis régler un problème théoriquement sans casse, Grégoire et Abel reviennent au showroom en trombe et ensanglantés: et pour cause, un individu (l’acteur finlandais Pertti Koivula) gît, mal en point, sur la banquette de l’un des véhicules. Venu aux nouvelles, Maxime ne peut que constater les dégâts. La mise en place effectuée, le tournage débute en jouant à cache-cache avec des nuages pour le moins capricieux. Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï déboulent sur le parking, accueillis par un François Cluzet visiblement inquiet. Quelques répétitions – affaire de mouvement et de timing – plus tard, et la prise peut être mise en boîte, suivie d’autres, sous des angles différents. La tension positive est palpable, les affaires roulent – la scène sera bouclée sur la matinée.
A quelques pas de là, quelqu’un déploie l’Equipe du jour. A la une, le titre accroche les regards: Blanc veut garder le contact. Des jeux de mots plus ou moins inspirés, sûr que Christophe Blanc a déjà dû en entendre. De là à intituler son film Blanc comme neige? « Je trouvais le sujet très proche des thèmes qui m’obsèdent. Cela disait un peu qu’il s’agissait d’un autoportrait – j’ai refusé l’idée un temps, et puis je me suis dit pourquoi pas. C’est vraiment l’histoire d’un type qui passe de l’ambiguïté à des sentiments plus francs. » Sortie annoncée en mars 2010…
Rencontre Jean-François Pluijgers, à Lyon
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