Freaks out – Code of the Freaks

Tod Browning entouré de ses Freaks. © GETTY IMAGES

 » Les images qui suivent proviennent de 100 ans de cinéma à Hollywood et contiennent des scènes de nudité, de sexe et de violence, particulièrement de la violence envers les personnes handicapées. » D’ Elephant Man à Willow, de Ray à My Left Foot en passant par Né un 4 juillet et Forrest Gump, nains, aveugles, sourds, autistes et autres paraplégiques peuplent l’Histoire du 7e art. Ce documentaire questionne l’inclusion et la représentation des personnes handicapées au cinéma. En se basant sur quelques-uns des films et personnages les plus célèbres d’Hollywood, Code of the freaks propose une analyse assez profonde et une critique sans appel d’une utilisation qui n’a de représentation que le nom.

Les stéréotypes qui s’accumulent et des acteurs valides qui envoient des messages au monde sur des sujets dont ils ignorent tout (avec en prime des Oscars qui récompensent souvent leurs performances). Le handicap comme synonyme de pouvoirs magiques ( La Ligne verte, Daredevil…) et les films de guérison… La question n’a rien d’anecdotique et de purement cinéphile, parce que ce qu’on montre aux gens détermine souvent leur point de vue et parce que pour la plupart d’entre eux, les seuls contacts avec des personnes handicapées se passent au cinéma, elle est même fondamentale.  » Le problème c’est qu’en voyant un film, les gens croient tout connaître du handicap. Ils regardent Rain Man et pensent savoir ce qu’est une déficience mentale. »

 » À force de montrer des méchants défigurés, quelque part dans notre cerveau reptilien, on se dit que les méchants doivent être laids. Et ça se perpétue. Les auteurs deviennent paresseux. C’est un raccourci pour raconter une histoire« , dit l’un.  » On doit faire en sorte qu’Hollywood nous aide à devenir réels parce qu’il a passé beaucoup trop de temps à prétendre qu’on ne l’était pas et à en convaincre les gens« , commente un autre.

Après Turning a Corner, qui mettait en lumière des travailleurs du sexe à Chicago, et Brink of Survival, qui racontait un petit hôpital rural du Malawi, la réalisatrice Salome Chasnoff continue de prôner la justice sociale et d’aider les marginalisés à raconter leurs histoires. Avec quelques artistes, des universitaires et des activistes moins valides, elle se demande pourquoi on voit autant d’aveugles au volant dans des films, questionne la relation entre handicap et couleur de peau dans le 7e art et la sexualité des handicapés à l’écran, évoque l’humour des frères Farrelly sur le sujet et décortique le formidable Freaks de Tod Browning, qui détient le record du nombre d’acteurs handicapés dans un film hollywoodien. Passionnant.

Documentaire de Salome Chasnoff.

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