Flesh empire

Dans un futur indéfini, l’Humanité a enfin réussi à éradiquer la marque du temps sur le corps. Dans ce monde appelé Singularity, les femmes et les hommes sont pourvus d’un corps synthétique qu’ils peuvent changer en tout ou en parties, modifiant à leur guise leur apparence. La conscience des résidents étant stockée dans une mémoire centralisée appelée Datacenter dont le Sénat détient les clefs, l’existence ne tient qu’à un clic. L’histoire débute au moment où une expérience initialisée par le Sénat tourne au fiasco. Afin d’éviter que les contestations urbaines provoquées par ces ratages ne virent à l’émeute, le professeur dissident Ray Zimov élabore dans son laboratoire secret une nouvelle substance: la chair. Une fois le corps androïde recouvert de ce nouvel épiderme, la quête des sens, en groupe ou même seul, devient le nouvel opium du peuple. Malheureusement, des laboratoires pirates tentent également de produire cette nouvelle « drogue » mais n’accouchent que de produits frelatés provoquant avec le temps des difformités. De plus, cette sensibilité nouvelle risque de faire perdre au Sénat le contrôle des esprits. Maintes fois annoncé, plusieurs fois repoussé, voici enfin sorti l’intrigant Flesh Empire de Yann Legendre, illustrateur français installé aux États-Unis dont c’est la première incursion dans l’univers de la BD. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’auteur maîtrise à la perfection le noir et blanc, qu’il met en scène de manière magistrale. Il utilise le noir comme fond, duquel il modèle les corps et les formes en utilisant le blanc. L’histoire est un immense hommage (jusque dans le nom du scientifique) à l’âge d’or des pulps et des magazines de science-fiction. Certaines approximations scénaristiques ne gâcheront pas le plaisir de lecture de cet objet fascinant.

Flesh empire

De Yann Legendre, Éditions Casterman, 128 pages.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content