Fin de siècle

Le prolifique et explosif Sébastien Gendron a quelque chose avec les animaux improbables: lui qui avait déjà fait réapparaître des pingouins géants et cocaïnomanes dans le Yorkshire il y a dix ans dans Quelque chose pour le week-end, imagine désormais avec Fin de siècle nos océans envahis par des millions de mégalodons, soit des énooormes requins préhistoriques capables de bouffer des tankers! Nous sommes en 2022, et seule la Méditerranée restait jusque-là ZBSF -« zone big shark free », pour le plus grand bonheur des propriétaires de la Côte d’Azur. Mais ça, c’était avant que les mégalodons ne défoncent la Herse érigée à Gibraltar, et que Gendron ne se lance dans une farce féroce qui n’épargne personne et surtout pas la décadence de notre monde moderne et ultra-capitaliste. Capable de passer d’un claquement de doigts de l’insoutenable (comme son introduction) à l’hilarant, et du cru au tragique, le romancier s’amuse en mode série Z à multiplier personnages, intrigues et claquements de mâchoires dans ce qui restera peut-être son opus le plus échevelé, le plus énervé et le plus amusant à lire avec un peu de recul, et l’estomac bien accroché.

De Sébastien Gendron, éditions Série Noire/Gallimard, 240 pages.

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