Feathers

© National

C’est l’histoire d’un spectacle qui déraille, d’un divertissement grippé. Du moins, en apparence. Dans Feathers, long métrage égyptien couronné l’an dernier du Grand Prix de la Semaine de la Critique au festival de Cannes, un mari et père autoritaire est transformé en poulet au cours d’un tour de magie qui tourne mal en plein anniversaire de son jeune fils. Désemparé, le prestidigitateur ne parvient pas à lui rendre son apparence normale, laissant l’épouse de l’homme-gallinacé désormais assumer à sa place le rôle de cheffe de famille. Femme éteinte, mutique, résignée, qui semble porter tous les malheurs du monde sur ses épaules, celle-ci se lance alors dans une quête désespérée et absurde pour inverser le mauvais sort… Parti sur des bases assez folles, Feathers est un objet en prise sur la misère la plus totale, mais traversé de visions presque surréelles. Critique au vitriol de la société égyptienne, gangrenée par l’argent triomphant, le mensonge et la corruption, le film se double d’une charge virulente contre le patriarcat et d’un appel radical à l’émancipation.

D’Omar El Zohairy. Avec Demyana Nassar, Samy Bassouny, Fady Mina Fawzy. 1 h 52. Sortie: 25/05.

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