Escale à Yokohama t. 1 à 3

Espéré en VF depuis longtemps, ce manga de quatorze tomes commencé au Japon il y a plus de 25 ans nous arrive enfin, avec plusieurs trains de retard. Mais notre époque cernée de collapso-inquiétudes s’avère tout à fait pertinente pour l’accueillir. Escale à Yokohama, sorte d’inverse des terres désolées ultraviolentes à la Mad Max, présente un avenir post-effondrement apaisé, dans des paysages ruraux où chacun vaque à des occupations simples, comme cultiver son champ ou se promener en bord de mer. La chaleureuse Alpha (une gynoïde, mais peu de choses la distinguent des humains) tient un café fréquenté par le voisinage et autour d’elle, rien de bien important ne se passe jamais. C’est que « l’important » s’est déroulé par le passé: quelque chose de grave, de toute évidence (on ignore quoi), suite à quoi il ne reste qu’une petite partie de la population et des terres peu à peu avalées par les eaux. Au fond, le sujet d’Ashinano n’est pas tant la mise en garde face aux désastres environnementaux que l’acceptation de l’immuable finitude des choses. L’auteur excelle dans la dépiction des petits bonheurs quotidiens teintés de mélancolie et son oeuvre, à travers la résilience des acteurs de son monde-crépuscule, nous invite à vivre sans s’inquiéter du baisser de rideau. Apaisant. Seul bémol à signaler: des tomes anormalement minces pour leur prix.

De Hitoshi Ashinano, Éditions Meian, 128 à 148 pages par tome.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content