Electronic Dance Music: la bande-son d’une extase collective

© DR

Dans la foulée d’un Tracks spécial techno (rencontre entre Juan Atkins et Dimitri Hegemann, installations de conscious clubbing à Glastonbury et rave militante à Tbilissi), puis du résumé d’une soirée célébrant 30 ans de nuits berlinoises, Arte propose un documentaire singulier, intelligent et esthétisant sur cinq figures actuelles de la scène électro teutonne. Ricardo Villalobos, Germano-Chilien adepte de la techno minimale et de la microhouse, la DJette des montagnes suisses Sonja Moonear, le léché Roman Flügel, le modeste pionnier de la house et de la techno David Moufang/Move D et le farfelu DJ Ata Macias, patron du Robert Johnson à Francfort où il accueille la crème de la scène européenne, éclairent de leur personnalité et de leurs lumières ce film bien foutu de Romuald Karmakar sur les musiques électroniques. Loin des clichés, Karmakar explore les pensées et l’univers méconnus des DJ’s. Dans les home studios pendant qu’ils écoutent, travaillent, bidouillent comme sur les bords d’étang, dans les tentes, les grandes salles et les petits clubs où ils font danser les foules. Particulièrement bien filmé, quasi dépourvu d’indications et rythmé par de très longs extraits musicaux qui les montrent à l’ouvrage (le réalisateur n’a travaillé qu’avec le son du direct, essentiellement celui qu’ils entendent dans leur casque), ce docu parle de la solitude des DJ’s, de leur rapport à l’électro et aux teufeurs. Il réfléchit l’ambiance dans le climat post-attentats et les liens entre musique et religion. Malin et différent.

Documentaire de Romuald Karmakar.

7

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content