Samson et Dalila – Julia Roberts et Clive Owen campent un duo d’agents de charme dans une comédie d’espionnage finaude de Tony Gilroy.

De Tony Gilroy. Avec Julia Roberts, Clive Owen, Tom Wilkinson. 2 h 02. Sortie: 25/03.En matière d’espionnage, ils se posent un peu là, Claire Stenwick (Julia Roberts) étant à la CIA ce que Ray Koval (Clive Owen) est au MI6, la crème de la crème. A force de se croiser lors de missions délicates, ces deux-là ont fini par nourrir plus que de l’estime mutuelle, leur relation clandestine n’étant pas pour autant exempte d’une certaine défiance. Chassez le naturel, et il revient au galop, en effet, la parano aiguë complète la panoplie du parfait agent secret rompu au double jeu.

Passés l’un et l’autre au service lucratif du privé, voilà bientôt Claire et Ray impliqués dans la guerre sans merci opposant deux multinationales de produits cosmétiques. Entre Burkett & Randle et Omnikrom, tous les coups sont permis et plus encore, les deux sociétés ayant élevé l’espionnage industriel au rang d’art. Du pain bénit pour nos agents de charme, au c£ur d’un imbroglio tournant autour d’une formule mystérieuse à même d’asseoir la suprématie de quiconque en déposera le brevet…

Ayant fait ses classes comme scénariste – pour la série des Bourne, notamment -, avant de réaliser le remarquable Michael Clayton, Tony Gilroy appuie Duplicity sur une mécanique d’horloger.

Coups tordus et séduction

Cocktail de romantisme et de suspense, le film doit notamment sa réussite à sa capacité à balader le spectateur de coup tordu en numéro de séduction, et vice versa, suivant une dynamique à l’efficacité éprouvée. Un dispositif millimétré, relevé de ce qu’il convient de distance et d’ironie, suivant un postulat qu’affirme d’emblée un mémorable générique à l’irréalité burlesque revendiquée.

La suite est un déploiement de charme, pour lequel Duplicity peut compter sur un autre atout maître, à savoir son couple de stars – encadrées, cela dit, par une épatante galerie de seconds rôles, Paul Giamatti et Tom Wilkinson en tête. Que Julia Roberts et Clive Owen composent un attelage séduisant, on n’en attendait, à vrai dire, pas moins. A quoi ils ajoutent la manière, avec notamment un sens du timing jamais pris en défaut, pour une partition épicée de dialogues au cordeau.

Autant d’arguments qui font de cette incursion en clin d’£il dans les méandres de l’espionnage industriel un moment aussi savoureux que palpitant. Préférant l’esprit à l’action, Duplicity s’érige, avec une exquise légèreté, en divertissement de haut vol. Le film n’est d’ailleurs pas, dans son délicieux mélange de glamour et de fantaisie, sans évoquer par endroits Charade ou Arabesque, exemplaires réussites dues à la caméra onctueuse de Stanley Donen. C’est dire si l’on en ressort conquis…

www.duplicitymovie.net

Jean-François Pluijgers

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