Sous le patronyme de Didier Travolta, Franck Dubosc est omniprésent dans Disco, de Fabien Onteniente. Normal, il en connaît un bout sur la question. Démonstration le temps d’un blind test.

Depuis une dizaine d’années, et l’époque des Trafic d’influence et autre Recto/verso, Franck Dubosc fait preuve d’une indéniable constance, passant sans coup férir d’ Iznogoud à Camping, parmi divers fleurons d’une impressionnante collection de navets. Navrante pantalonnade, Disco ( voir critique en page 31), de son compère Fabien Onteniente, s’ajoute aujourd’hui à la liste. A défaut d’un quelconque intérêt cinématographique, le film s’appuie sur une bande-son calibrée dance-floors, un soupçon de kitsch en sus. Ne restait plus qu’à soumettre l’acteur à un blind test…

« Daddy Cool » > BONEY M

Franck Dubosc, réagissant aux premières mesures du morceau: She’s Crazy Like a Fool, Boney M.

Pour moi, le disco a commencé par les Bee Gees, mais c’est vraiment cette musique-là. Cela sonne boîte de nuit, mais aussi groupe américain, alors que ça ne l’est pas du tout. J’avais découvert que c’était plus dans les boîtes disco qu’il y avait les jolies filles, les slows, et que les gens s’habillaient bien. Comme je ne dansais pas très bien, et qu’on devait avoir l’air bien tocard sur la piste, on n’emballait pas. Mais on frimait. En boîte, j’écoutais ces tubes disco sans pouvoir les identifier, parce que je n’avais aucun disque de disco à la maison; secrètement, j’écoutais Charles Aznavour chez mes parents.

Kung Fu Fighting > CARL DOUGLAS

Franck Dubosc, chantonnant sur l’introduction: Kung Fu Fighting.

Je ne sais plus qui chante ça. Carl Douglas? C’est une chanson qui est dans le film. On était très sages à l’époque, sauf qu’on rachetait souvent des vêtements volés, des blousons en cuir. Quand j’avais 14-15 ans, le disco était la musique des rebelles, comme dans La Fièvre du samedi soir.

Marylene > MARTIN CIRCUS

Franck Dubosc:  » C’est les Rubettes, ça, non? Martin Circus? Ils ont repris les Rubettes. Ils font partie des premiers artistes que j’ai vus en vrai. Leur chanteur nous a remerciés d’avoir utilisé une de leurs chansons.  »

Vous étiez plutôt Martin Circus ou Au bonheur des dames?

Au bonheur des dames était plus branché, c’était après, plus classe, et plus effronté.

Comment expliquez-vous que le disco revienne régulièrement au goût du jour?

A la base, c’est un mouvement gay et festif, difficilement nettoyable. Il est toujours ancré dans les boîtes de nuit à la mode. Et puis, les musiques sont bonnes. Ce qui est festif est difficile à critiquer, on aime ou on n’aime pas, mais ça donne envie de bouger.

Gimme Gimme Gimme > THE LEATHER NUN

Franck Dubosc:  » C’est quoi, ça, du hard rock? Une reprise d’Abba? Le hard rock, je n’ai jamais été là-dedans.  »

Les années disco, ce sont aussi les années pré-sida…

Oui, bien sûr. C’est très important. Après la révolution de 1968, celle des étudiants, la fin du Vietnam pour les Américains, on se retrouve dans un monde où l’on peut enfin ouvertement être gay, danser dans les boîtes…

Avez-vous envisagé de situer le film à l’époque même du disco, plutôt qu’aujourd’hui?

On s’est posé la question, avant de réaliser qu’on aurait alors pu, au mieux, ressembler à La fièvre du samedi soir. On perdait aussi le fameux ressort de comédie qu’est le « fish out of the water ». Cela devenait difficile.

Night Fever > THE BEE GEES

Franck Dubosc:  » Ah là, forcément, Night Fever.  »

Travolta après Chirac, les patronymes lourds à porter ne vous font pas peur…

On trouvait amusant qu’il y ait un rendez-vous avec un nom. Plutôt qu’un François Pignon tout le temps, on change, mais il y a une consonance semblable. Mais c’est Didier Graindorge, un nom très commun, qui s’autoproclame Travolta. Je ne suis pas fan de Travolta, je suis fan de Travolta dans La Fièvre du samedi soir. Je n’ai même pas vu Pulp Fiction.

Besoin De Rien, Envie De Toi > PETER & SLOANE

Franck Dubosc:  » Besoin de toi, envie de toi…  »

Il fallait oser…

On a cherché une musique rigolote, et on a trouvé ça. Nous avons écouté des dizaines de chansons, et avons cherché celles qui nous faisaient le plus vibrer. On voulait éviter certains clichés, comme les Village People. On ne voulait pas tomber dans une formule genre Camping, c’est le pastis; Disco, c’est les Village People. On voulait être un peu plus light sur celui-ci…

TEXTE JEAN-FRANçOIS PLUIJGERS

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