Dissident club ***

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D’où que l’on se place, la géopolitique a pour but de nous faire croire, nous les masses incultes, que le monde est divisé en deux: les bons (nous) et les méchants (eux). Selon ce principe, l’Occident a donc une vision très parcellaire de l’Orient et plus particulièrement de ce jeune pays qu’est le Pakistan: pays musulman, ami des Occidentaux, dirigé d’une main de fer par les militaires et qui possède l’arme atomique. Le jeune Siddiqui, aîné d’une fratrie de six enfants, n’en sait pas grand-chose. Pakistanaise d’origine, sa famille vit en Arabie saoudite selon les principes d’un islam sunnite rigoriste. Toute la vie est tournée vers Allah et l’au-delà. Ce n’est pas le retour au pays natal qui va changer les choses pour Siddiqui, mais plutôt cette mutation hormonale universelle qui affecte l’humanité entière: l’adolescence. La première fissure qui apparaît dans cette bulle religieuse porte le doux prénom de Sonya. La deuxième, dans la foulée: Sonya est chiite. À partir de là, Siddiqui va découvrir que le monde est plus large que la vision limitée inculquée par ses parents. Et quel métier permet et encourage l’exploration? Le journalisme. C’est donc par ce biais que le jeune homme va trouver le chemin de la découverte et de la dissidence. Si le plus difficile est la confrontation permanente avec sa famille, la plus dangereuse est celle avec l’armée d’un côté et les terroristes religieux de l’autre. Dissident club est un très bon récit de vie, même si la fin peut paraître obscure au lecteur peu au fait de la politique locale. Mais il tend à prouver que le monde est finalement plus complexe que ce que l’on essaie de nous faire croire.

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De Taha Siddiqui et Hubert Maury, éditions Glénat, 264 pages.

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