De Zottegem au Vermont…

Wout Lievens © © NELE DIERICK

Au bord de l’asphyxie il y a quelques années, le Dunk!festival revit. Il tente même sa chance aux États-Unis.

Né en 2005 pour financer un club de basket de Zottegem, le Dunk!festival (tu saisis?) a rapidement fait du post-rock la pierre angulaire de sa programmation. Fils de Luc, son fondateur, Wout Lievens y avait joué le tout premier concert de la toute première édition avec Green Itch. « Du post-funk ou un truc du genre. » Aujourd’hui, batteur d’un groupe de post-metal (Stories From The Lost), il coorganise avec sa bande un événement de trois jours et d’autant de podiums qui attire 1 000 visiteurs quotidiens. « On est petit mais les spectateurs viennent de partout en Europe, d’Australie même. On est reconnu comme un festival de qualité. » Il gère depuis 2011 un label vinyle, Dunk!records. Déjà 50-60 sorties post-rock, post-metal, ambient, drone… « Ça postule de partout et je vends plus de disques en Allemagne que chez nous.« Il tient même un magasin à Gand, Dunk!store, ouvert tous les mercredis, jeudis et vendredis.

En 2013, le festival a pourtant bu la tasse et frôlé la noyade. « Il faisait très froid. On était en concurrence avec d’autres événements. On a perdu pas moins de 10 000 euros cette année-là. On ne doit notre salut qu’au crowdfunding. Et il a eu des résultats inespérés.« La coquette enveloppe de 15 000 euros a permis au Dunk! de rebondir. Et ce, cet été, jusque dans le Vermont. Même si son premier décrochage américain n’a pas eu le succès escompté. »On ressaiera probablement. Mais pas l’année prochaine« , sourit Wout.

C’est que le post-rock, entendu au sens large du terme, semble pour l’instant revenir dans l’air du temps. « Le post-rock laisse de la place à l’imagination et à sa magie. Il crée des émotions plutôt que de les chanter. Il est cool à voir et à expérimenter en live. Il construit des atmosphères, bâtit des univers et se nourrit tout particulièrement de la relation entre les artistes et le public. À mon avis, il a toujours été intéressant. Mais c’est le point de vue d’un mec qui reçoit en permanence des propositions de disques, de concerts. On parle d’une musique de niche et il faut être curieux, savoir où aller chercher. » Le revival du vinyle est également selon lui connecté au genre. « Et il permet aux groupes d’avancer, de financer d’autres enregistrements. La renaissance d’un projet comme Godspeed après une longue absence a sans doute participé au retour du post-rock dans les médias. Et en Belgique, on a un groupe comme Amenra… » Plus que jamais sans doute, les styles se mélangent. Un phénomène qui a permis au genre d’élargir ses horizons. Pour certains à un moment sans doute trop étriqués malgré tout son relief émotionnel. « C’est le résultat d’une époque où il est facile d’essayer, d’enregistrer, de presser même« , conclut Wout. Les post-musiques ont encore apparemment un bel avenir devant elles…

WWW.DUNKRECORDS.COM

J.B.

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