Vingt-cinq ans d’animation ont conduit Dave Burgess des Schtroumpfs à Monsters vs Aliens, sans oublier un long arrêt à la case Disney…

Lorsqu’on le retrouve dans un grand hôtel du centre de Bruxelles, Dave Burgess affiche un sourire ravi. Sa visite au Musée de la bande dessinée n’y est sans doute pas étrangère, lui qui, jeune animateur fraîchement débarqué à Los Angeles au sortir de ses études à Vancouver, travailla sur la série des Schtroumpfs. « C’était au milieu des années 80, se souvient-il, et je pense que je pourrais encore les dessiner, tant le design était fort. » En 25 ans, Burgess a toutefois fait du chemin, à commencer par les 10 ans passés chez Disney, à travailler sur des £uvres aussi estimables que Beauty and the Beast, The Lion King et autre Tarzan. « J’étais entré chez Disney en 1990, alors qu’ils venaient d’achever Little Mermaid , un film formidable, qui marquait un retour à la créativité. Nous avons gardé ce cap pendant plusieurs films, mais après Tarzan , il n’y avait plus de projet pour m’enthousiasmer… »Toy Story était passé par là, ne manquant pas de l’impressionner. « Après des années passées à faire de l’animation à la main, le niveau des détails dans l’animation numérique m’a particulièrement attiré… « 

Défis

Un temps de réflexion plus loin, et le voilà donc qui débarque chez Dreamworks. « Ils terminaient Shrek , et se trouvaient dans une situation comparable à celle de Disney quand j’y étais arrivé », se rappelle-t-il. Depuis, Dave Burgess a été associé à la plupart des films d’animation du studio, de Madagascar à Bee Movie ou, plus récemment, Monsters vs Aliens, sur lequel il était responsable de l’animation des personnages. Du petit lait, pour cet inconditionnel des séries B d’antan, le film rendant de fort drôle façon hommage à The Blob, Godzilla, The Fly, The Creature of the Black Lagoon, et autre Attack of the 50 Foot Woman. A charge pour les animateurs de développer les outils adaptés aux caractéristiques de ces différents « monstres »: « Ce fut là le plus grand défi technique du film, opine-t-il. Bob en particulier était un personnage d’un type nouveau, un hybride qu’il nous a fallu un an pour mettre au point. »

L’autre défi majeur aura naturellement été le tournage en 3D, encore que Burgess en relativise les effets sur la production. « Nous partions dans l’inconnu, mais pour nous, animateurs, cela n’a pas changé grand-chose: nous avions l’habitude de travailler dans un espace en trois dimensions. Tout au plus si nous avons dû renoncer à certaines astuces visuelles utilisées dans les films en 2D, il fallait ici être d’une absolue précision. Mais si faire un film en 3D était un défi, une fois le principe compris, ce ne fut pas particulièrement difficile. » De là à voir dans le relief l’avenir du cinéma? « S’agissant de Monsters vs Aliens , il me paraît incontestable que la 3D a apporté un plus. Cela étant, en stéréo ou pas, un bon film restera un bon film, mais la 3D accroît l’étendue des choix stylistiques possibles… » A suivre, donc..

Monsters vs Aliens, de Rob Letterman et Conrad Vernon. 1 DVD Paramount.

Jean-François Pluijgers

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