20.45 BE SÉRIES

UNE SéRIE STARZ CRééE PAR GLEN MAZZARA. AVEC DENNIS HOPPER, JOCKO SIMS, ROSS MCCALL.

Un célèbre producteur de musique à la masse et son nouveau chauffeur, un investisseur immobilier dépassé et sa femme insatisfaite, un flic impulsif et sa partenaire, un ancien membre de gang coréen reconverti en secouriste, un immigrant guatémaltèque… A Los Angeles, les destins d’une dizaine de personnes s’entrecroisent. Pour le meilleur et pour le pire.

Ce n’est pas la première fois qu’une série télévisée est directement adaptée d’un long métrage de fiction. N’empêche que si la tendance venait à s’amplifier (à venir: St. Elmo’s Fire, 2012…), elle ne ferait rien tant que renforcer cette impression que, passé son âge d’or amorcé au début du siècle, la nouvelle vague de fictions cathodiques commence sérieusement, et à de rares exceptions près, à s’essouffler, voire carrément à tourner en rond, peinant notamment à se trouver de nouvelles thématiques fortes. D’où l’idée, peut-être, d’aller chercher ailleurs l’inspiration… comme le cinéma, souvent en berne côté scénars, le fait généreusement depuis quelques années, puisant largement dans la littérature de genre, le théâtre, les comics, etc. Toujours est-il que ce Crash dérive en droite ligne de l’honorable, même si sans doute surestimé à sa sortie (Oscars du meilleur film et du meilleur scénario en 2006 tout de même…), film choral du même nom ( Collision pour la version française, à ne pas confondre avec le Crash de Cronenberg donc).

HOPPER VOLONTIERS CABOTIN

A la brochette de comédiens en vue présents dans le film (Matt Dillon, Sandra Bullock, Don Cheadle, Brendan Fraser…) répond ici un casting certes moins prestigieux mais tout aussi intéressant, emmené par un Dennis Hopper volontiers cabotin. Emotionnellement moins baveux et, à fortiori, moins monothématique – de la violence découlant des tensions raciales dans un L.A. crépusculaire – que le film de Paul Haggis (scénariste, entre autres, de Million Dollar Baby et Casino Royale; réalisateur, par la suite, de In The Valley of Elah), Crash ploie à l’occasion sous son trop plein d’ambitions mais possède ce grain de justesse, cette aura d’étrangeté, qui font les séries qui comptent. A défaut de véritablement passionner.

Nicolas Clément

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