Avec Blutch et Winshluss sur les plus hautes marches du podium à Angoulême, c’est une nouvelle génération d’auteurs qui s’installe aux commandes de la BD.

Benoît Mouchart, directeur artistique du Festival d’Angoulême, avait annoncé la couleur avant cette 36e édition:  » Aujourd’hui, la bande dessinée ne s’interdit aucun sujet et chacun peut trouver au moins un livre qui va l’intéresser.  » Le palmarès 2009 reflète assez bien ce diagnostic. Il consacre les grandes comme les petites maisons d’édition, les auteurs classiques comme les artificiers de la ligne claire.

Reste qu’avec les deux principales récompenses à son actif, c’est surtout la jeune génération qui a le vent en poupe. A commencer par le Français Blutch, issu de l’écurie L’Association, qui rafle le Grand Prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son parcours. À ce titre, il succédera au duo Dupuy-Berberian, et aura la charge de présider l’édition 2010 du festival.

Avec son graphisme expressionniste et son humour grinçant, Blutch ( C’était le bonheur, Le Petit Christian… ) appartient à la « Nouvelle bande dessinée » comme l’appelle Hugues Dayez. Une étiquette qu’il partage avec des auteurs comme David B., Joann Sfar, Dupuy-Berberian, Christophe Blain ou encore Pascal Rabaté. Une bande qui, tout en étant publiée chez les « grands » ne renie jamais les éditeurs indépendants qui leur ont mis le pied à l’étrier comme L’Association, Les Requins Marteaux ou Cornélius, creusets de cette nouvelle vague de talents.

Le prix du meilleur album 2009, l’autre palme d’or d’Angoulême, revient à Vincent Paronnaud, alias Winshluss, pour le phénoménal Pinocchio (Les Requins Marteaux), dont nous annonçions avant tout le monde la victoire (voir Focus du 9 janvier). Non que nous ayons bénéficié des largesses d’un oracle mais pour nous il ne faisait guère de doute que cette claque graphique à fragmentation allait repartir avec un gros quelque chose.

A côté de ces joyeux trublions, des styles plus classiques ont également été récompensés, avec Le Journal d’un ingénu (Dupuis) dans lequel Émile Bravo raconte l’adolescence de Spirou, personnage mythique de la BD franco-belge, ou Lulu femme nue (Futuropolis) d’Étienne Davodeau, sur la fugue d’une femme de 40 ans. Seul regret: l’absence au palmarès du Roi des mouches du tandem Pirus-Mezzo (Drugstore). Mais nul n’est parfait… l

L.R.

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