Conceptuel et engagé

© ARTIST STUDIO AND MARUANI MERCIER GALLERY

Né en 1976 (Plainfield, New Jersey), Hank Willis Thomas déploie une oeuvre conceptuelle pluridisciplinaire qui ne fait pas l’économie des questions d’identité et d’appartenance. L’artiste s’appuie souvent sur des images iconiques ayant marqué les imaginaires par le biais de la publicité. L’oeuvre Alabama God Damn, dont le titre rappelle le cri de rage poussé en 1965 par Nina Simone après le meurtre de quatre enfants lors de l’attaque d’une église noire par le Ku Klux Klan, a pourtant une autre source, plus savante celle-là: un procédé associé à l’artiste italien Michelangelo Pistoletto qui consiste à imprimer une figure sur une surface réfléchissante. Le principe? Créer l’expérience d’un spectateur qui prend littéralement place dans l’oeuvre d’art -d’autant plus à l’époque du réflexe selfie généralisé. Le tout signe un télescopage temporel: l’homme noir marqué des signes de son époque -une veste en jean orné d’un drapeau confédéré, un badge du Viêtnam sur son chapeau qui signale un moment précis dans la conquête des droits civiques- débarque à nos côtés. Façon de dire que rien n’aura changé tant que tout n’aura pas changé. La mort récente de George Floyd nous l’a rappelé plus que violemment. Hank Willis Thomas est représenté par la Maruani Mercier Gallery.

www.hankwillisthomas.com

Chaque semaine durant l’été, Gros plan sur un artiste essentiel de la scène plastique afro-américaine.

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