Comme des bêtes

Près d’Ourdouch se trouve la grotte aux fées. La légende veut que ces créatures, incapables de concevoir des enfants, enlèvent ceux du village et les élèvent à cet endroit. Des touristes passionnés d’éthologie retrouvent cependant à proximité une vraie fillette, dévêtue, en train de jouer avec un âne. Il n’en faut pas plus pour que la rumeur enfle: il se pourrait que ça soit la progéniture de l’Ours, un garçon sauvage et quasi muet élevé par sa seule mère, Mariette. Face à la police qui rapidement enferme ce coupable tout désigné (il s’est montré menaçant envers ceux qui approchaient la gamine), les témoins se succèdent. De l’institutrice qui avait du mal à intégrer l’Ours à sa classe à Albert, un fermier dont le troupeau a souvent bénéficié du don de guérison du prévenu, se constitue un choeur de voix contrastées, des plus effrayées à celles qui relatent une cohabitation sereine, respectueuse entre cet homme, l’enfant et l’animal. En intégrant des éléments de croyance et en esquissant par touches âpres mais sensibles le portrait de cet être en marge des règles de la vie civile, Violaine Bérot nous amène à nous interroger à notre tour sur l’authenticité de notre apport au vivant et notre conception parfois étroite de l’humanité.

De Violaine Bérot, éditions Buchet-Chastel, 160 pages.

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