Colonel Panics

Annoncée comme une expérience esthétique hallucinée au confluent du cyberpunk et du cinéma d’exploitation, cette curiosité inédite venue du Japon plonge dans les entrailles digitales d’un jeu vidéo qui tue. Confus, pour ne pas dire abscons, le résultat fait communiquer façon ping-pong intello réalité et fantasme, tangible et virtuel, présent et futur, croisant et décroisant ses multiples fils narratifs avec un bonheur très inégal. Ouvert sur un sonnet shakespearien et dédié à la mémoire de Nagisa Oshima, le réalisateur de L’Empire des sens, le film, pas à une prétention près, tente des choses tous azimuts, les rate presque toutes, mais a au moins, disons, le mérite d’essayer. À ceux qui ne manqueront pas de reprocher à l’objet sa parfois très ostentatoire misogynie, il conviendra sans doute de rétorquer qu’il s’agit ici avant tout d’une fumante réflexion sur l’idée même de déshumanisation. Colonel Panics n’en est pas moins singulièrement complaisant dans l’humiliation et la violence faite aux femmes -une scène de douche vraiment glauque. Making of, rencontre avec le réalisateur et paire de courts métrages en bonus de cette édition collector déclinée en combo DVD/Blu-ray.

Colonel Panics

De Cho Jinseok. Avec Yusuke Miyawaki, Tia Tan, Sasa Handa. 2016. 1 h 36. Dist: Spectrum.

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Colonel Panics

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