Cold War

Un seul plan de Cold War vaut pour ainsi dire signature, Pawel Pawlikowski y renouant avec une esthétique qui lui avait particulièrement réussi dans Ida: format 1:33 et écrin noir et blanc -renvoyant à l’absence de couleurs de la Pologne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C’est dans ce contexte que va s’écrire une histoire d’amour impossible, lointainement inspirée de celle des parents du réalisateur et inscrite dans les plis de la Guerre froide. Soit le destin tourmenté de Wiktor et Zula, un musicien et une chanteuse s’étant rencontrés au sein de l’ensemble folklorique Mazurek, créé pour redonner quelque fierté au pays. Un couple vivant bientôt le grand amour, sa relation étant toutefois contaminée par le contexte politique de l’époque, et l’emprise du régime communiste. Jusqu’au jour où, n’y tenant plus, Wiktor mettra à profit un spectacle berlinois pour fuir à l’Ouest et rejoindre le Paris bohême des clubs de jazz et des soirées embrumées, leur histoire s’écrivant dès lors en pointillés… En résulte, rythmée par la douloureuse douceur de leurs chassés-croisés, une oeuvre d’une foudroyante beauté, tenant la retenue pour vertu cardinale, non sans vibrer de l’intensité d’un amour absolu porté à incandescence par deux formidables comédiens, Joanna Kulig et Tomasz Kot. Un must, prix de la mise en scène lors du dernier festival de Cannes, accompagné pour le coup d’un bref making of – « le cinéma est le résultat de mes échecs », y confie Pawlikowski-, et d’une analyse pertinente de Pierre Murat, critique à Télérama.

Cold War

De Pawel Pawlikowski. Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Borys Szyc. 1h28. Dist: Cinéart.

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