Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

BOURNE CONTRE BOND – Un coffret rassemble l’intégrale d’une trilogie aussi spectaculaire que prenante. L’agent secret trahi Jason Bourne est aujourd’hui plus passionnant que James Bond.

Un corps qui flotte sur les eaux de la Méditerranée. Un chalutier passe. Des marins remarquent le cadavre qui n’en est pas un, malgré les balles fichées dans son dos. L’homme est inconscient mais il vit. Soigné à bord, il va revenir à lui. Mais il ne se souvient de rien, pas même de son nom. Seul indice aussi bizarre que fragile: un petit objet retiré de la peau de sa hanche et qui affiche un numéro de compte dans une banque de Zürich… L’ouverture de The Bourne Identity (La Mémoire dans la peau) est de celles que l’on n’oublie pas. Elle fait littéralement émerger un mystère profond, une énigme faite homme. Ainsi commence une saga complexe, violente, émouvante: celle de Jason Bourne ou plutôt de celui qu’appellent ainsi les dossiers secrets d’une CIA pour laquelle il a travaillé… et qui désormais préférerait le voir vraiment, définitivement, mort.

EN PRISE DIRECTE AVEC L’éPOQUE

Matt Damon est le visage du héros. Le jeune acteur de Good Will Hunting et Saving Private Ryan entre avec force et détermination dans son premier rôle de maturité. Un rôle en forme de point d’interrogation, puisqu’il ne faudra pas moins de trois films riches en rebondissements pour que Jason Bourne remonte les fils d’une sanglante histoire vers son identité véritable et un secret des plus lourds à porter. Sur fond de dénonciation des opérations secrètes illégales menées par la centrale américaine de renseignements, la trilogie réunie aujourd’hui dans un fort coffret de trois DVD creuse une angoissante question existentielle, tout en flirtant avec le mythe (le parcours de Bourne s’achève où il a commencé, dans une boucle géographique et morale comparable à celle de The Lord Of The Rings).

A l’heure où, même revirilisées à l’extrême, les aventures de James Bond se cherchent entre glamour et brutalité, celles de Jason Bourne (remarquez les initiales J.B. communes…) se révèlent nettement plus passionnantes. En prise directe avec leur époque, mises en images – pour les deuxième et troisième épisodes – par un cinéaste au grain réaliste intense, elles ont un impact autrement significatif!

LOUIS DANVERS

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