Ceux que je suis

La mort inopinée de leur père obligent Marwan et ses frères, Français d’origine marocaine, a un retour forcé aux origines, à la découverte de ce pays qu’au départ lui, le prof d’histoire républicain, rejette et dont il connaît mal les coutumes, les traditions et, au-delà de l’exotisme, la misère et la dureté. Ces obsèques et leurs préparations sont aussi surtout pour cet homme jeune, la découverte de l’histoire d’un père garagiste, attentif et discrètement aimant, foudroyé dans la cinquantaine, un manuel « arabe » mis en quarantaine cette fois par un fils oublieux à qui il faisait un peu honte… Premier roman fluide, pudique, délicat et raconté à la première personne qui, éludant le piège manichéen, dresse un portrait contrasté du Maroc et de ses habitants, de la France et de ses rapports à l’immigration, projetant sous le soleil dardant de Casablanca les zones d’ombres d’une société marocaine passée et présente, parfois héritées de la domination coloniale, parfois des us, pas toujours liés à l’Islam d’ailleurs. Une touchante histoire d’exilés de père en fils, d’émigration migraineuse, toujours légèrement douloureuse, écrite par Olivier Dorchamps, un Franco-Anglais qui, depuis Londres où il vit, est parvenu à se fondre, à s’imprégner complètement d’une autre culture mixte, pour méditer sur cette traversée de la Méditerranée.

D’Olivier Dorchamps, éditions Finitude, 256 pages.

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