Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

De retour sur scène depuis la chute des ventes de CD, les vedettes du rock sont-elles devenues de plus en plus gourmandes?

es rockeurs sont-ils devenus des divas? A en croire Jean-Claude Barens, patron du Festi’Val de Marne, les demandes des artistes deviennent en effet de plus en plus extravagantes et difficiles à gérer. Il l’a exprimé dans une récente lettre ouverte, dénonçant pêle-mêle l’explosion des contrats, les exigences de plus en plus délirantes à satisfaire, les relations humaines exécrables… Et d’ajouter à la diatribe quelques exemples de « rider », ces listes de boissons et de nourriture à fournir dans les loges.

Pas grand-monde ne conteste l’augmentation du montant des cachets: depuis la chute des ventes de CD, les artistes ont appris à se rattraper sur les concerts. Pour le reste, les rockeurs en profiteraient-ils pour pousser le bouchon un peu plus loin? Chez Rock Werchter, par exemple, on s’étonne. « Cela fait partie du marché », explique Nele Bigare. Il faut dire qu’à Werchter, on a toujours soigné l’accueil des vedettes. Ce qui permet au rendez-vous d’être toujours là, après quasi 25 ans d’existence, et de se voir régulièrement élu « Meilleur festival du monde ».

Fabrice Lamproye, patron des Ardentes et des Transardentes à Liège, a lu la lettre ouverte de Jean-Claude Barens. « On reçoit les mêmes types de demandes. Mais tout le monde est habitué à ça. J’ai l’impression que des exigences farfelues, il y en a toujours eu. Je me rappelle d’un concert d’un groupe anglais à la Soundstation, qui exigeait une certaine marque de champagne, sous peine de problèmes de gaz… » Pas de soucis donc avec des listes d’achats fantaisistes? « C’est vraiment au cas par cas. C’est un travail en soi de lire les riders et d’y répondre. Mais quand une demande nous paraît saugrenue, on en parle avec le tour manager et, la plupart du temps, cela s’arrange. Certains groupes demandent par exemple des produits bio spécifiques. Mais il ne me semble pas anormal, ni démesuré, de vouloir manger correctement quand on est parti sur les routes pendant des mois. » Le plus souvent, précise encore Fabrice Lamproye, les riders sont d’ailleurs des listes standard. « Si vous les suivez à la lettre, il y a effectivement des gaspillages énormes. Certains en profitent ainsi pour faire leur réserve d’alcool. Ce qu’on fait alors dans ces cas-là, c’est stocker les bouteilles en ne les apportant dans les loges que si le groupe les réclame. » A malin, malin et demi…

Laurent Hoebrechts

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