Myriam Leroy
Myriam Leroy Journaliste, chroniqueuse, écrivain

21.40 LA DEUX

UNE SéRIE SHOWTIME créée par tom kapinos. AVEC DAVID DUCHOVNY, NATASCHA MCELHONE, EVAN HANDLER.

Alors que la diffusion imminente aux Etats-Unis de la saison 3 de Californication met ses fans en émoi, la RTBF se décide enfin à lancer le premier volet de cette série Showtime attendue depuis plus d’un an sur ses antennes – un an et l’annonce de la conclusion d’un contrat prioritaire entre la RTBF et le studio Warner. Difficile à programmer, en effet, ce feuilleton branché cul, cru dans son langage (beaucoup) et dans ses images (un peu). Destination La Deux, donc, chaîne moins familiale que La Une, pour Californication (contraction entre Californie et fornication). Et direction la deuxième partie de soirée, à 21.40, quand les chastes petites oreilles ont déserté le salon.

Alors, question: Californication est-elle une série immorale et subversive, qui mérite tout le tintouin – rougissements de vierges effarouchées à son évocation… – qu’on fait autour d’elle depuis ses débuts états-uniens? Point du tout, que du contraire. Nous sommes ici en présence d’une fiction qui ne fait rien d’autre qu’exalter de bonnes vieilles valeurs inscrites en plein dans l’héritage judéo-chrétien de nos sociétés occidentales (ça tombe bien, Noms de Dieux est programmé juste après – avec Amélie Nothomb en guest). Hymne à l’amour véritable et à la vie de famille, Californication est en fin de compte une série très morale. Son intérêt résidant plutôt dans ses dialogues bien balancés, sa jolie histoire romantique en toile de fond, et son personnage principal, incarné par un David Duchovny absolument irrésistible – très loin de son rôle dans X-Files.

PRINCE CHARMANT

Hank Moody est écrivain. Le genre doué. Mais le genre branleur. Depuis que sa femme l’a quitté, il ne parvient plus à pondre la moindre ligne intéressante. Enfin, sa femme… Hank n’a jamais eu le cran de la demander en mariage. Alors Karen, qui lui a fait une adorable gamine de 13 ans, a pris ses cliques et ses claques et a refait sa vie avec Bill, ennuyeux au possible mais bien plus gérable que ce chien fou de romancier. Evidemment, Hank, ivre de douleur, s’est fixé pour récupérer sa belle une ligne de conduite un brin plus sinueuse que celle qu’il sniffe allègrement sur la croupe de filles de passage. Ce héros a beau avoir une liste de défauts aussi longue que les jambes des tops qui font la file pour s’envoyer en l’air avec lui, il est tellement cool et gentil que tout le monde lui pardonne tout. Idéal masculin tant pour les hommes (dont il vit la vie rêvée) que les femmes (qui s’attendrissent de son côté petit garçon – dont ce n’est pas la faute, non non), Hank Moody a presque tous les attributs du prince charmant, version 2009. Alors pour le scandale, on repassera…

Myriam Leroy

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