Bram De Looze

© © JOS L. KNAEPEN

« Piano e Forte »

jazz. Fuga Libera FUG 740 (Outhere-Music).

9

Expérience étonnante mais remarquable que nous propose Bram De Looze pour le premier disque jamais publié sous son nom où il joue de trois pianos forte issus de la collection de Chris Maene. Le pianiste raconte, dans les notes de pochette de Piano e Forte, qu’il s’est senti par moments comme un « archéologue » lorsqu’il s’est retrouvé aux commandes de deux répliques d’époque, un Anton Walter (1795) et un Pleyel (1843), et d’un Erard original de 1836 dont les « tempéraments » (mésotonique pour le Walter aux sonorités de gamelan, « Rameau » pour le Pleyel et « Thomas Young » pour le Erard) l’ont séduit parmi ceux mis à sa disposition. Confronté à un défi technique (les forte délivrent vite mais ont la résonance courte), De Looze a choisi d’improviser (même s’il utilise parfois des « pré-compositions ») afin de faire ressortir toute la gamme des couleurs de trois instruments bien différents. Les neuf titres de l’album ont d’ailleurs été divisés de façon égale entre eux et, à leur écoute qui pourrait faire penser à des instruments modernes préparés (il en frotte parfois les cordes), on ne peut qu’être bluffé par l’inventivité rare du musicien dans un contexte loin d’être aussi évident que sa familiarité instantanée avec les forte pourrait le laisser penser.

PH.E.

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