Bonny Light Horseman

« Bonny Light Horseman »

On dissertera à l’envi sur l’importance de la tradition et sur le rôle qu’elle peut jouer aujourd’hui: faut-il y voir une valeur refuge ou le lieu de prédilection de toutes les régressions identitaires du moment? Quelque part, la relecture folk du trio Bonny Light Horseman échappe aussi bien à l’un qu’à l’autre. Il prend à la fois ses distances et ses libertés avec les titres originaux. Mais sans jamais que les amateurs de musique country-folk américaine ne se retrouvent complètement déstabilisés par la démarche -l’exemple de Jane Jane, country-western sombre et claudiquante. Lancé par la chanteuse Anaïs Mitchell et le guitariste/producteur Josh Kaufman (vu chez The National, The War on Drugs, etc.), le projet prendra sa forme définitive quand le binôme sera rejoint par Eric D. Johnson (le groupe Fruit Bats). L’idée est alors simple: s’attaquer, sans les trahir, à une série de classiques du folklore anglo-américain -le nom du groupe, par exemple, est tiré d’une romance pleurant l’amant mort au combat, lors des guerres napoléoniennes qui, après la Révolution française, ont débordé jusqu’aux jeunes États-Unis. En s’éloignant du contexte de départ, le trio amène les morceaux choisis sur des terrains folk rénovés, chantant une americana lumineuse ( Deep in Love). Dans ses moments les plus insulaires, elle rappellera volontiers Bon Iver. A fortiori quand celui-ci apparaît ( Bright Morning Stars) sur un disque dont il a en effet favorisé la naissance, jusqu’à le sortir sur son propre label…

Distribué par 37d03 d.

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