Bleu de Sonic

Créé par des amateurs, Sonic Mania imagine ce que Sonic serait devenu s’il n’avait pas été tué par la 3D. Un projet sans précédent, soutenu par Sega.

Sonic Mania

Édité par Sega et développé par Headcannon, PagodaWest Games et Christian Whithead, âge: 3+, disponible sur Nintendo Switch, PlayStation 4, PC et Xbox One.

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Michael Jackson période Bad a inspiré les chaussettes blanches et la fluidité de Sonic. Des proches du roi de la pop affirment même qu’il aurait composé la BO de Sonic 3. Mais le hérisson bleu ne danse plus depuis ce volet de 1993. Dessiné il y a 26 ans pour répondre à Mario, l’échidné pixélisé n’a, contrairement à ce dernier, jamais réussi son passage de la 2D à la 3D. L’ex-idole des jeunes n’a toutefois pas été lâchée par une indéboulonnable communauté. Le genre à multiplier les jeux homebrew et à fomenter des événements comme le Sonic Hacking Contest ou la Sonic Amateur Games Expo. Sega les a toujours ignorés. Mais Sonic Mania change la donne.

Prince des adorateurs de la mascotte déchue, Christian Whithead n’a pas été approché par Sega pour affûter les épines de Sonic Mania par hasard. L’Australien a en effet créé, dans son garage, le Retro Engine, moteur de jeu qui l’a notamment aidé à créer des remakes applaudis des deux premiers Sonic sur Megadrive. Aidé par Simon Thomley (un autre remixeur phare de la saga déchue), Whithead reprend donc les débats 2D là où ils s’étaient arrêtés il y a plus de 20 ans.

Pics de frissons

Lâcher prise. Se laisser porter comme une boule de flipper et accepter de ne pas attraper toutes les pièces d’or croisées en chemin. Sur fond d’horizons urbains nocturnes, d’usines fluo et de paysages nippons enneigés, Sonic Mania réveille des sensations oubliées. « Tubular!In Your Face!« , hurlaient les kids et surtout le marketing US des années 90. Ce remake n’a rien d’une pub mensongère. Surveillées par le père de Sonic, la plupart des douze zones démarrent sur des niveaux mythiques (Green Hill Zone, Chemical Plant…) des trois premiers épisodes pour ensuite développer progressivement une personnalité propre.

Mais la vitesse de Sonic est loin d’être son unique atout. La mascotte se ménage ainsi des passages plus lents mais toujours obsédants. Un sol en gel trampoline. Un plafond magnétique inversant temporairement la gravité. Une paroi collante se déplaçant à la verticale (à laquelle on s’attache). Whithead et sa team jonglent sans peine avec les éléments de décors interactifs pour parfois exiger une sérieuse dose de précision. Oubliés, les sticks analogiques de la manette. La croix directionnelle est de retour!

Peuplé de boss parfois peu inspirés, le cirque Sonic Mania ne lasse heureusement jamais. Sa barre de vie se compte ainsi en pièces à rattraper in extremis si on les perd suite au contact avec un adversaire. Et la pression est maximale lorsque Sonic n’a plus qu’un seul jeton en poche face à Dr. Robotnik. Accompagnée de Tails et Knuckles (également jouables), l’emblème déchu de Sega n’offre que cinq à six heures de voyage tout au plus. À coup sûr, il montre en tout cas aux éditeurs que face aux hacks homebrew, la répression n’est pas la seule voie à suivre…

MICHI-HIRO TAMAÏ

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