Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

DE FUJIYA & MIYAGI AUX BEASTIE BOYS EN PASSANT PAR VEENCE HANAO, DE PLUS EN PLUS D’ARTISTES SIGNALENT LA SORTIE DE LEURS DISQUES AVEC DE PETITES VIDÉOS PROMOTIONNELLES. TENDANCE.

On peut se la jouer amis des stars comme les Beastie Boys qui ont embauché Elijah Wood, Seth Rogen et Danny McBride, Jack Black, Will Ferrell et John C. Reilly pour raconter le combat entre 2 faux trios de Beastie (120 secondes qui résument un court métrage d’une demi-heure). Rendre hommage à Psychose, Shining et L’Exorciste avec des marionnettes sous forme de teaser cinéphile et macabre comme Fujiya & Miyagi. Ou encore opter bricolo et passer des jours à manipuler des robots miniatures pour réaliser 8 mini-clips en stop motion tel Veence Hanao. Internet est en train de fondamentalement bousculer la promo audiovisuelle de la musique. Avant, il fallait s’appeler Michael Jackson, les New Kids on the block, Johnny Hallyday, Francis Cabrel ou les 2 Be 3 pour avoir droit à un spot télé financé par les maisons de disques annonçant, souvent laborieusement, la sortie d’un album. Aujourd’hui, le premier groupe de pingouins peut se filmer une pub ou une bande annonce à peu de frais et la répandre sur la Toile via YouTube, Dailymotion, MySpace et Facebook. Pas besoin de grand-chose… Justin Vernon se l’est récemment joué énigmatique à la Blair Witch Project. Se contentant de filmer, de très près, la peinture qui sert de pochette à son nouvel album sur un petit fond musical. Sans autre précision qu’un  » Untitled Bon Iver » à la fin de la vidéo. Récréation ou véritable outil de promotion? Etant donné la chute vertigineuse des ventes d’albums, on peine à croire que les groupes vont fourguer des camions de disques à ceux qui matent ces clips sur le Net et sont à 2 clics d’un téléchargement. Ces petites vidéos clins d’£il aident cependant à se fabriquer une image. Participent à la confection d’un univers. Elles offrent de la visibilité à bas prix et peuvent aider d’une manière ou d’une autre à l’établissement d’une carrière. Ne serait-ce qu’en emmenant les internautes vers les salles de concert.

Littérature, BD et bandes annonces

Le milieu du disque n’est pas le seul à avoir sauté sur l’occasion. On a vu ces dernières années apparaître de plus en plus de teasers pour des romans sur le Web. Des spots parfois très élaborés pour des best-sellers américains, des petites interviews publicitaires. Voire des trailers très artisanaux et maladroits qui donnent envie de tout sauf d’acheter le bouquin. A la rigueur, on peut comprendre le milieu de la bande dessinée qui, de Glénat à Casterman (la maison d’édition a même lancé une chaîne sur YouTube où bandes annonces côtoient interviews d’auteurs), se sert d’Internet pour attirer le lecteur en dévoilant et animant des cases à coups de zooms et dézooms. En général avec de la musique, parfois des bruitages et plus rarement des voix. On ne peut par contre pas s’empêcher de penser que rien ne se prête moins aux vidéos promotionnelles que la littérature. Voir un bouquin est déjà si souvent pénible au cinéma… l

JULIEN BROQUET

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