Bad Bunny

2020 n’a pas été perdu pour tout le monde. Si cela fait au moins deux ans que Bad Bunny a intégré le club très sélect des têtes d’affiche de la pop mondiale, il a franchi un nouveau cap au cours de ces derniers mois. Artiste le plus streamé au monde (lire page 10), le Portoricain a d’abord triomphé avec YHLQMDLG, avant d’enchaîner avec la compilation Las Que No Iban a Salir. Juste avant de clôturer l’année, il a encore pris le temps de sortir un nouveau projet, son troisième en neuf mois, El Ùltimo Tour del Mundo. Premier album entièrement hispanophone à atteindre le sommet du Billboard américain, dès sa sortie, il est programmé pour cartonner, tout en prenant des libertés inédites. À ce stade-ci de notoriété, Bad Bunny aurait pu se contenter de balancer une pop latino à large spectre. Au lieu de ça, Benito Ocasio (de son vrai nom, né en 1994) a préféré élargir son terrain de jeu. Imaginant embarquer pour une ultime tournée mondiale, en 2030, il s’amuse avec les formats. Notamment avec l’idiome rock. Maldita pobreza, par exemple, est un drôle de morceau reggae rock, rappelant presque The Police, tandis que Yo Visto Así mélange guitare twang new wave et citation « nirvanesque » (la batterie à la Smells Like Teen Spirit). L’ADN trap-reggaeton n’est jamais très loin – La Noche de Anoche avec Rosalía. Mais il n’est qu’une des couleurs, certes dominante, utilisées par Bad Bunny. Celui-ci ne force, en outre, jamais le geste. C’est d’ailleurs ce naturel qui finit de convaincre: s’il n’est pas parfait, El Ùltimo Tour del Mundo est le disque d’une pop star en pleine bourre, maîtrisant assez son sujet que pour en déborder.

« El Ùltimo Tour del Mundo »

Distribué par Rimas.

7

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