Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Nuit magique – Les trois fusionnelles fées new-yorkaises d’Au Revoir Simone assombrissent leur pop à clavier. Abracadabra.

« Still Night, Still Light »

Distribué par Moshi Moshi/ Cooperative Music.

Quand on leur parle de romantisme, elles citent en vrac l’Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry, Gatsby Le Magnifique avec Robert Redford et Mia Farrow, le Lolita de Nabokov, L’Amant de Marguerite Duras et Les Chroniques de l’Oiseau à ressort de Murakami. Elles y ajoutent Madame Bovary, le Pink Moon de Nick Drake, The Black Arts de Stereolab et plus généralement Belle and Sebastian. Nul doute que les trois mignonnes Brooklyniennes d’Au Revoir Simone méritent une place à côté de ces £uvres et artistes magiques qui touchent à la sensibilité, appellent à l’émotion et à la rêverie.

En 2007, à la sortie de The Bird of music, le monde avait ouvert les yeux sur les trois filles à franges, leurs longues jambes et leurs petites robes d’été. Il s’était aussi et surtout laissé séduire par leur pop à synthé, leurs voix douces et leurs délicates comptines.

Still Night, Still Light repose toujours sur des claviers vintage et des harmonies vocales. A priori moins convaincant, il est sans doute l’£uvre la moins dissipée des donzelles semblant tout droit sorties de Virgin Suicides. « Nous avons toutes des racines musicales différentes, explique Heather D’Angelo, lors de leur concert au Grand Mix de Tourcoing. Annie vient du punk. Erika est plutôt folk. Quant à moi, je m’intéresse davantage à l’électro. Par le passé, l’une désirait une chanson hyper dansante. Puis l’autre un truc très triste. Et ça se ressentait sur nos disques. Still Light, Still Night est notre album le plus consistant et cohérent stylistiquement parlant. » Le plus sombre probablement aussi. Peut-être l’influence de leur nouvel ami David Lynch.

Folk sans guitare

Au Revoir Simone (un nom tiré des dialogues de Pee Wee’s Big Adventure, le premier film de Tim Burton) fonctionne essentiellement grâce à l’alchimie, pour ne pas dire la connivence, qui règne entre ces trois sirènes des temps modernes. Toutes composent. Toutes écrivent.

« Chacune d’entre nous doit être d’accord sur les moindres détails du disque. C’est vrai qu’on a parfois l’impression d’aller passer une audition quand on arrive avec nos chansons mais pendant deux ans, nous avons été inséparables, commente Erika Forster. Nous nous sommes vraiment rapprochées et entrer en studio pour enregistrer un nouvel album avait quelque chose de vraiment très excitant. »

Cet album, les trois New-Yorkaises l’ont enregistré entre Brooklyn et Los Angeles où était basé leur producteur Tom Monahan (Vetiver, Little Joy). « Le seul problème à LA, c’est que Tom a 9 chats. Et que j’y suis allergique à en mourir, rigole Heather. Encore un peu et je terminais à l’hôpital. »

Leur musique à elles, même avec ses accents dark, guérit les âmes en peine. Annie, Erika et Heather aiment l’idée d’un disque folk enregistré sans les instruments du genre. Les claviers sont moins froids quand on y met du c£ur…

www.myspace.com/aurevoirsimone

En concert aux Nuits Botanique le 10 mai.

Julien Broquet

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