Mentalité d’épicier – Artemptation débarque sur le Net. Sur l’ardoise de cette épicerie fine d’art contemporain: accessibilité et coups de cour made in Belgium.

Lieu d’exposition situé au 202, rue Franz Verbeek, à 3090 Overijse.

A la base, un constat. Celui de l’art contemporain qui se la pète. Des £uvres qui scintillent réservées à une petite happy few qui brille et qui claque. On aura reconnu ces galeries où les gens normaux n’osent pas mettre les pieds. American Express Gold only. Ce constat que tout le monde peut faire, deux jeunes bruxelloises lui ont donné un sens particulier. Alexandra Goemaere et Natacha Malou s’en sont servies pour créer Artemptation, un site Internet ayant pour ambition de démystifier l’achat d’art.  » Je suis partie de mon expérience personnelle. Il y a trois ans, j’avais très envie d’acheter une toile d’art contemporain. J’étais intimidée par l’univers des galeries et les prix n’étaient pas dans mes moyens. Je me suis mise alors à surfer sur Internet et je me suis rendu compte qu’il y avait une foule d’artistes qui ne demandaient qu’à se faire connaître« , explique Natacha Malou. De cette expérience naît une étude de marché et une évidence: il est grand temps d’abolir la frontière entre l’art et le public. Alexandra Goemaere et Natacha Malou s’associent pour créer Artemptation.com, un site soucieux de promouvoir des artistes coups de c£ur et, dans la foulée, faciliter l’accès aux £uvres aux amateurs en herbe.  » Nous voulons être accessibles tant visuellement que financièrement. Le prix moyen des £uvres se situera entre 800 et 1 000 euros. Tout sera visible sur le site mais à partir du 15 octobre, nous inaugurons un lieu d’exposition. L’idée est de pouvoir venir non seulement voir mais aussi toucher les £uvres, à la manière d’un disquaire. Pour la suite, nous projetons d’ouvrir des points de vente à Bruxelles et Anvers« , souligne Natacha Malou.

Coup de c£ur

Parmi les différents artistes soutenus par le duo, François Coorens se distingue par une £uvre joliment graphique. Depuis 1999 – date à laquelle il avait réalisé 100 toiles en 100 jours autour de la figure de Goldorak -, il n’a cessé d’être traversé par des thèmes visuellement forts. Parmi ceux-ci: l’univers de Russ Meyer, la Blaxploitation, les films gore des années 70, les séries américaines des années 80… ou plus récemment végétal coriace, une série luxuriante imaginée au c£ur de l’hiver bruxellois. Pour l’exposition Artemptation (voir plus bas) il donnera à voir une toile intitulée Betty Ford Clinique ( photo) – un établissement qui n’est autre que la clinique des stars à Hollywood. Le tout pour un travail hyperstructuré.  » A chaque série, je définis un concept, un laps de temps et un nombre d’£uvres. C’est pour moi la meilleure façon de me motiver.  »

www.artemptation.com

Michel Verlinden