1. Au début
La Fille de Delft
de Alfred Machin – 1914
Ce film belge, réalisé par un cinéaste français très actif chez nous, figure parmi les précieuses raretés de la collection de la Cinémathèque. En 1914 déjà, la couleur existait bel et bien au cinéma! On considère La Fille de Delft comme le premier long métrage belge de l’Histoire, celui tourné deux ans auparavant par le même Machin ( L’Histoire de Minna Claes-sens) ayant été malheureusement perdu. A la Cinémathèque, on chérit le méconnu Alfred Machin, prolifique et souvent inspiré représentant de la société Pathé en Belgique, et véritable créateur de notre cinématographie.
2. Le Prix de l’anticonformisme
L’Age d’or
de Luis Bunuel – 1930
Le fulgurant chef-d’£uvre surréaliste de Bu-nuel a donné son nom à un festival et à une récompense qui ont fait et font encore les beaux jours du Musée du Cinéma. Créé en 1973, le Prix de l’Age d’Or veut honorer l’auteur d’un film qui, « par l’originalité, la singularité de son propos et de son écriture, s’écarte délibérément des conformismes cinématographiques ». Parmi les lauréats figurent ainsi des réalisateurs aventureux comme Jean-Luc Godard, Bela Tarr, Manoel de Oliveira ou Jia Zhang Ke. On notera que le merveilleux et toujours sulfureux Luis Bu-nuel fera l’objet d’une rétrospective à la Cinematek aux mois de mars et d’avril.
3. L’expérimental à Knokke
Deux hommes et une armoire
de Roman Polanski – 1958
Roman Polanski vint y montrer ses premiers courts-métrages, Martin Scorsese aussi, dont The Big Shave y fit sensation. Créé par Jacques Ledoux, alors conservateur de la Cinémathèque, le Festival du Film Expérimental de Knokke fut, dans les années 60 surtout, un véritable creuset de création, multipliant projections et happenings mémorables.
4. Le palmarès mondial de 1958
Le Voleur de bicyclette
de Vittorio De Sica – 1948
Le bouleversant chef-d’£uvre néo-réaliste de Vittorio De Sica était classé troisième au Palmarès des meilleurs films de tous les temps, établi par un jury de 117 critiques internationaux à l’occasion de l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958. Le Cuirassé Potemkine d’Eisenstein occupait la première place, et La Ruée vers l’or de Chaplin la deuxième.
5. Un engagement très contemporain
Japon
de Carlos Reygadas – 2002
La Cinémathèque ne se contente pas de conserver, restaurer et montrer les films du passé, il lui arrive de s’engager directement dans la distribution de films nouveaux et « pointus ». C’est ainsi qu’elle a acquis les droits et assuré la sortie de ce formidable et audacieux Japon de Carlos Reygadas, jeune réalisateur mexicain ayant vécu à Bruxelles pour y apprendre le cinéma.
6. Une crise et des appuis de marque
Catherine Deneuve
à la Cinémathèque en 2002
Au tout début des années 2000, les errances de la tutelle d’Etat rendirent la situa-tion financière de la Cinémathèque Royale extrêmement précaire. Avec un budget dérisoire, et même plus indexé, on put craindre pour sa survie. Une vague de protestations se leva, des témoignages de solidarité vinrent du monde entier, Martin Scorsese se faisant le plus actif dans les appels à sauver la Cinémathèque. Catherine Deneuve tint aussi, entre autres, à marquer sa solidarité…
L.D.
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