animaction – Le cinéma d’animation demeure le terrain d’expression privilégié de trésors d’inventivité. Démonstration.

The Aristocats (Les Aristochats), de Wolfgang Reitherman. 1 h 15. Disney.

Meet the Robinsons (Bienvenue chez les Robinson), de Stephen Anderson. 1 h 31. Disney.

Surf’s up (Les rois de la glisse), de Ash Brannon et Chris Buck. 1 h 21. Sony.

L’imagination au pouvoir: popularisé par mai 68, ce slogan reste assurément l’une des vertus cardinales du cinéma d’animation, qu’il aura irrigué tout au long de son histoire. Démonstration avec la sortie parallèle en DVD de trois films d’essence pourtant fort différente.

Produit il y a une trentaine d’années, et premier long métrage postérieur à la disparition du maître, The Aristocats reste, bien entendu, un formidable témoignage du savoir-faire Disney. Pour mémoire, l’histoire amène le spectateur dans le Paris du début du XXe siècle, à la rencontre d’une famille de chats bien nés qu’un infect (et intéressé) maître d’hôtel veut priver de l’héritage de leurs maîtres. Moment où O’Malley, un matou de gouttière, et ses amis jazzmen viennent leur prêter main-forte.

Saugrenue, l’histoire est pourtant empruntée à une anecdote véridique – une première chez Disney, où l’on adaptait jusqu’alors contes et légendes. Il en résulte un film délicieux et classique qui, sous la baguette de Wolfgang Reitherman et ses collaborateurs, ou plutôt de Scat Cat et ses musiciens, devient résolument endiablé; au point, d’ailleurs, de traverser allègrement les époques.

EVOLUTION ESTHETIQUE

Sorti tout récemment de ces mêmes studios Disney, Meet the Robinsons de Stephen Anderson traduit cependant limpidement l’évolution qu’a connue l’animation ces dernières années, ne serait-ce qu’au plan esthétique, avec la généralisation des images de synthèse. L’histoire est celle de Lewis, jeune orphelin doublé d’un inventeur génial mais gaffeur. La dernière de ses trouvailles, un scanner de mémoire, lui permettra, espère-t-il, de réveiller le souvenir de sa mère; elle attire aussi des convoitises, et notamment celle de l’homme au chapeau melon qui réussit à la lui dérober. C’est là qu’intervient Wilbur Robinson qui, à bord de sa machine à explorer le temps, conduit Lewis dans le futur, afin d’y accomplir son grand dessein.

S’il relaie les traditionnelles valeurs Disney – famille, foi en l’avenir -, Meet the Robinsons n’en présente pas moins une variante particulièrement inventive dans sa construction temporelle (parfois tortueuse) et, plus encore, dans son design rétro-futuriste absolument séduisant. Aux compléments classiques (making of, scènes coupées) s’ajoute un panorama des grandes inventions, menant de la roue à… l’animation Disney.

Enfin, il fallait y penser, Surf’s Up d’Ash Brannon et Chris Buck nous fait partager le quotidien de pingouins surfeurs. Ce, à travers le destin de Cody et de Big Z, son modèle, dont l’histoire nous est contée sur le mode d’un faux reportage de télévision, témoignages et images d’archives à l’appui. Ingénieux et efficace, le procédé donne un surcroît de saveur à un récit d’initiation classique mais néanmoins bluffant – dans sa texture visuelle, d’un réalisme saisissant, surtout. Plusieurs suppléments s’attachent ici à la réalisation du film. Le découpage des diverses étapes conduisant du story board au surf board est on ne peut plus coooool, pour reprendre la terminologie du lexique surf y attenant…

JEAN-FRANçOIS PLUIJGERS

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