Après moi le désert

© National

Fin mars 2020, désert de Sonora, sud de la Californie, non loin de la frontière mexicaine. Un homme se terre, tente d’échapper au recensement décennal national en ces premiers temps de pandémie mondiale. Cet artiste français installé aux États-Unis attend la fin de la procédure de divorce de sa compagne dont le futur ex-mari tente, pour raisons financières, d’annuler la demande de pension alimentaire, en démontrant que les amants vivent sous le même toit. D’où l’effacement temporaire et nécessaire du couple, aux regards de l’administration et des réseaux sociaux. Perdant en quelques heures et quelques jours à peine ses esprits, le narrateur va se trouver visité par ceux du lieu, notamment celui du chaman du territoire indien où il se cache, avant de se passionner pour la vie d’un ancien policier qui chercha lui aussi à s’enfuir et s’enfouir, ceci alors que sa raison s’ensable et que le soleil martèle inlassablement… Auteur et plasticien ayant vécu là-bas, Olivier Bodart se met en scène dans son deuxième livre, à la première personne, sans fioriture, au style fluide, intrigant, palpitant, inquiétant même, qui évoque par moments Rosemary’s Baby et l’univers étrange de David Lynch. Un roman sur la solitude, l’identité, la déconnexion et les tourments du grand esprit.

D’Olivier Bodart, éditions Inculte, 336 pages.

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