Après la tempête

De Hirokazu Kore-Eda. Avec Abe Hiroshi, Maki Yoko, Yoshizawa Taiyo. 1 h 53. Dist: Twin Pics.

7

Présenté lors de la dernière Mostra de Venise, The Third Murder voyait Hirokazu Kore-eda rompre, le temps d’un thriller philosophique, avec le genre ayant fait sa réputation, le drame familial feutré. Ainsi donc de Après la tempête, chronique dans le plus pur style du réalisateur nippon qui, après Still Walking ou Notre petite soeur, parmi d’autres, se fait à nouveau le peintre inspiré de la famille japonaise, dans un récit évoluant au rythme suspendu de la mélancolie charriée dans leur sillage par les illusions envolées. Au coeur du film on trouve Ryota, un homme salué autrefois comme un écrivain prometteur sur foi d’un unique roman, La Table déserte, mais n’ayant su ensuite concrétiser les espoirs placés en lui. Et de vivoter désormais d’un emploi au sein d’une agence de détectives sous couvert de recherches pour un nouveau livre. Non sans dilapider ses maigres revenus en pariant sur des courses cyclistes, à la vive colère de Kyoko, son ex-femme, furieuse de le voir incapable de payer la pension alimentaire de leur fils, Shingo. Et au désappointement contenu de sa mère, découragée de le voir reproduire les errements de feu son mari. Moment où Ryota entreprend mollement de se racheter une conduite et de retrouver la confiance des siens, bientôt réunis dans le micro-appartement de la grand-mère alors qu’un typhon menace… L’histoire est toute simple, elle adopte, devant la caméra de Kore-eda, des contours délicats pour s’épanouir dans un fragile équilibre entre tendresse, humour et amertume. Et tendre, par-delà les désillusions, vers une forme d’apaisement, ponctuation idoine d’un film dont la modestie apparente ne saurait masquer la finesse d’observation, pas plus que son humeur douce et subtile…

J.F. PL.

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