On pensait que l’amitié n’avait pas de prix. Erreur! Coupant l’herbe sous le pied de Facebook, Usocial vend des « friends » au kilo. Tel est pris qui croyait vendre…

En manque d’amis sur Facebook? Ou, plus prosaïquement, besoin d’assurer la promotion d’un produit ou d’un service quelconque? Le site australien www.usocial.net a pensé à tout et vous propose, dans une jolie formule à contre-courant de toute morale, d’acheter… des amis (177,3 dollars pour 1000 « friends », avec un maximum de 5000). Et bien que l’on sache depuis que Facebook existe que la notion d' »ami » a plus à voir avec un contact, voire un client potentiel, qu’une personne avec qui l’on envisage de passer ses vacances, la démarche a de quoi surprendre, voire choquer. Même si, selon Leon Hill, l’un des concepteurs de Usocial, « la notion d’ami, sur Facebook, doit être prise selon la signification « publicitaire » du terme, vu que le site communautaire ne serait rien d’autre qu’une gigantesque plate-forme publicitaire. Facebook peut devenir un outil de marketing extrêmement efficace, mais il s’avère parfois difficile de toucher une audience critique. C’est là que nous intervenons. La moyenne d’amis par utilisateur Facebook est de 133, imaginez votre puissance de persuasion lorsque vous en comptez 5000. »

Prix d’ami

Sorte de gare de dispatching du contact en ligne, Usocial n’en est d’ailleurs pas à sa première expérience du genre. Au début de l’année, il proposait déjà d’acquérir des « followers » sur Twitter, et a bâti sa réputation sur l’envoi de communiqués de presse via e-mail. Il se targue par exemple de posséder une base de données regroupant 560 000 adresses électroniques de journalistes (mais pas la nôtre, visiblement, car nous n’avons jamais rien reçu de sa part!) à qui vous pouvez envoyer un communiqué de presse moyennant un tarif moyen de 300 dollars. Se drapant dans un angélisme qui ne sonne forcément pas tout à fait juste, les fondateurs de Facebook y sont évidemment allés d’une réaction genre vierge du web effarouchée. Précisant que  » la charte d’utilisation du site communautaire proscrivait une utilisation des comptes personnels à des fins commerciales. » Mais en lisant entre les lignes, on décèle surtout une mise en garde du genre  » ne faites pas aux autres ce qu’on voudrait bien leur faire aussi, même si vous nous avez pris de vitesse« . Parce que bien qu’il s’en défende mollement, Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, ne s’est jamais vraiment caché de vouloir un jour  » faire quelque chose de la gigantesque base de données des 250 millions d’utilisateurs que nous possédons. » Comprenez: vendre ces informations, et donc ces profils d' »amis », à des publicitaires. On ne peut évidemment pas reprocher à Facebook de ne pas encore être passé à l’action, et de ne pas encore avoir tout à fait réussi à faire rimer web « social » avec web « commercial », mais dans cet espace de non-droit qu’est la Toile, c’est parfois au premier qui ose. Et là, Facebook s’est fait prendre de vitesse. 2 solutions s’offrent donc maintenant à Zuckerberg: monnayer au plus vite sa tentaculaire base de données et écraser les autres initiatives en profitant de la puissance de son réseau. Ou faire… « ami-ami » avec Usocial.

Mao Boy

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content