Amalia

Burn out: mal du siècle qui ne touche pas uniquement le travailleur surmené, mais également la mère de famille à la lourde charge mentale. Aude Picault nous le rappelle avec Amalia, ouvrage destiné à un public davantage jeune adulte qu’adulte, ainsi qu’à ceux qui s’étaient endormis ces 20-30 dernières années. Elle nous conte l’histoire d’une femme qui doit jongler entre son boulot ingrat dans un call center, où la performance est le maître-mot, et sa gamine de 5 ans avec tout ce que cela comporte d’attention. Elle partage sa vie avec un mari, le nez plongé dans le pétrin d’une giga-boulangerie industrielle, et la fille de celui-ci, une ado en décrochage scolaire, fascinée par une youtubeuse célèbre. Quand son corps finit par la lâcher… Le salut viendra-t-il alors de la nature? Comme le chantait Souchon dans Arlette Laguiller:  » Que c’est gentil, que c’est beau« . Si le propos est effectivement fort attendu et les personnages très caricaturaux, la forme est, comme d’habitude avec l’autrice, très belle. Aude Picault a non seulement la maîtrise d’un dessin délicat, expressif et stylisé, mais également celle de la mise en page. Cela lui permet de ménager ses effets et d’illustrer parfaitement son propos. La simplicité apparente de son dessin sauve l’ensemble en allant jusqu’à l’os de son sujet.

D’Aude Picault, éditions Dargaud, 148 pages.

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