All the Pretty Little Horses

Il plane sur All the Pretty Little Horses, le second long métrage de Michalis Konstantatos, de petits airs de Parasite, le mémorable film de Bong Joon-ho, Palme d’or à Cannes parmi une kyrielle d’autres distinctions. Comme dans ce dernier, une famille investit la maison d’une autre, mais si le réalisateur coréen trouvait là le nerf d’une satire sociale revisitant la lutte des classes à l’aune d’une crise économique n’en finissant plus d’exacerber les inégalités, le propos du cinéaste grec est sensiblement différent. Soit l’histoire de Petros et Aliki, un couple dans la quarantaine, et de leur jeune garçon, Panagiotis, expédiés par des circonstances adverses aux contours flous dans une petite station balnéaire, où il s’occupe de l’entretien d’une villa en l’absence de sa propriétaire tandis qu’elle est infirmière à domicile. Et de bientôt s’incruster, sous le regard inquisiteur du jardinier des voisins, dans cette demeure au confort sans comparaison avec celui de leur appartement défraîchi, en quelque réminiscence amère du statut qui était le leur à Athènes…

C’est de déclassement social, et de son impact sur les individus qu’il est en effet question dans ce film que son auteur définit comme un « thriller existentiel ». Konstantatos est habile à installer le malaise comme à ménager des poussées de tension, à quoi il ajoute un regard décalé sur une crise qui sert de toile de fond souterraine à son film. Pour autant, l’ensemble ne suscite pas totalement l’adhésion, peut-être parce que, entamée sous des auspices aussi intrigants que radicaux, l’entreprise s’enlise dans le sillage de ce couple à la croisée des chemins, jusqu’à bientôt sembler dénuée d’enjeu véritable. Du Yórgos Láthimos light, en quelque sorte…

De Michalis Konstantatos. Avec Yota Argyropoulou, Dimitris Lalos, Katerina Didaskalou. 1 h 47. Disponible en Premium VOD sur Sooner, Ciné chez vous, VOO.

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