Alice in monsterland, Alice Cooper: monstrueusement rock

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 » Dis à ces trous du cul que dans ma salle on fait soit de la musique soit du théâtre mais pas les deux en même temps bordel. Sors-moi ces enfoirés d’ici. » Kiss et Marilyn Manson lui doivent une fière chandelle, mais au début de sa carrière, Alice Cooper est vraiment détesté sur le circuit de Los Angeles… Son nom a été soufflé par un esprit lors d’une séance de spiritisme sous acide. Il évoque à l’oreille des principaux intéressés celui d’une  » vieille dame qui fait des biscuits pour tout le quartier mais a des cadavres plein sa cave » .

Alice Cooper, c’est l’histoire d’une idée née dans un cours d’art plastique et finalement devenue une rock star touchant les jeunes les plus anticonformistes. Celle d’un groupe puis d’un seul homme, Vincent Damon Furnier, qui avaient déjà repéré à la toute fin des années 60 le manque d’entertainment, de show et de fun à l’intérieur du rock business. Camisole de force, guillotine, chaise électrique, serpent, faux sang, pendaison et poupées dépiautées à la hache…  » Ils faisaient du Salvador Dalí version guitare électrique » , dit d’eux le MC5 Wayne Kramer. Du Salvador Dalí avec du Massacre rock’n’roll à la tronçonneuse…

Traçant un parallèle avec Docteur Jekyll et M. Hyde (et d’ailleurs rythmé par des extraits de vieux films d’horreur), le documentaire de Reginald Harkema, Scott McFadyen et Sam Dunn raconte le gamin, fils de pasteur, qui a grandi à Detroit dans un monde particulièrement religieux mais avait les violences et le rock de la ville qui lui coulaient dans les veines. Il explique son amour et celui de ses comparses pour le surréalisme et la pop, Magritte, Braque et les Beatles.

À côté des nombreuses interviews audio inédites du chanteur et de son agent Shep Gordon (à qui Mike « Austin Powers » Myers a consacré un docu en 2013) qui servent de fil rouge au documentaire, les témoins se bousculent: Pamela Des Barres, Elton John, John Lydon, Iggy Pop… De quoi pimenter d’anecdotes un habile montage compilant images d’archives, photos et même quelques séquences d’animation. De ses problèmes d’asthme à ses addictions, de School’s Out, son tube, qu’il a l’idée d’emballer dans des petites culottes pour faire enrager les mères, à son influence sur le glam metal dans les années 80, Alice Cooper dévoile ses secrets. Prix du meilleur documentaire en 2015 aux Canadian Screen Awards.

Documentaire de Reginald Harkema, Scott McFadyen et Sam Dunn.

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