Alain Bashung

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« Live 81 »

Au début des années 80, Bashung est encore coincé dans son rôle de loser magnifique. Alors qu’il traîne sa carcasse de néo-rocker-crooner depuis déjà une bonne dizaine d’années, l’album Roulette russe n’a pas eu le succès escompté. Il faudra un miracle, le single Gaby oh Gaby, balancé comme on jette une ultime bouteille à la mer, pour qu’Alain Bashung trouve enfin la voie du succès. Un an plus tard, l’album Pizza et un nouveau tube, Vertige de l’amour, confirment le retournement de situation. Au mois de mai 1981, dans la foulée de l’élection de François Mitterrand, Bashung se paie ainsi une tournée à travers la France, épaulé par l’ex-groupe de Higelin. Quelque 40 ans plus tard, Barclay ressort d’anciennes bandes qui n’ont aucun mal à refléter l’euphorie du moment. Capté à Troyes (et pour deux titres à Melun), ce Live 81 montre un Bashung joueur (le reggae de Guru, tu es mon führer de vivre) et charismatique. Grisé (mais pas encore écrasé) par la reconnaissance du grand public, il livre une version pétaradante de Gaby, tandis qu’il éructe joyeusement sur L’Araignée. Les paroles de Boris Bergman font toujours mouche, tandis que, musicalement, les morceaux sonnent étonnamment modernes et audacieux, à l’image des 7 minutes tendues de Je fume pour oublier que tu bois. Le tout porté par une voix comme le rock français n’en a plus beaucoup connue depuis.

Alain Bashung

Distribué par Universal.

7

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