Lost entame sa cinquième saison sur RTL TVI et TF1. évocation des raisons de succomber à son irrésistible attraction, et de faire un tour du côté de chez Jacob.

Esotérique, la série Lost? Un peu, c’est vrai. Voilà pourquoi la chaîne RTL TVI – qui la diffuse en Belgique francophone depuis 2005 – avait d’abord voulu faire l’impasse sur la saison 5 cet été, et balancer l’année prochaine les deux derniers volets à la suite. Histoire d’éviter les mois d’attente entre les fournées, pendant lesquels le téléspectateur moyen a tôt fait d’oublier les prérequis indispensables à la compréhension de la suite. Le hic étant que TF1, elle, a décidé de mettre cette cinquième étape sur orbite cet été, brûlant la politesse à TVI, et obligeant la chaîne belge à bousculer ses plans. Dès ce 14 août à 20.25 sur RTL (puis, à partir de la semaine suivante, en deuxième partie de soirée), les Robinson Crusoë des temps modernes s’échouent à nouveau sur nos écrans, pour une avant-dernière saison qui, si elle n’est pas la meilleure, confirme toutefois que Lost est la plus jouissive des séries en cours. Et dire qu’au début, à l’instar du dirigeant d’ABC – viré pour avoir commandé le pilote le plus cher de l’histoire -, on pensait se trouver face à un simple divertissement exotique! Pour ceux qui hésiteraient encore à plonger dans le frisson Lost, voici six bonnes raisons de sauter le pas. Six raisons, pour six saisons, puisqu’après, c’est fini, y’a plus. De quoi être vraiment perdu.

1. Pour l’île où s’est écrasé le vol 815 d’Oceanic Airlines.

D’accord, c’est un peu prosaïque comme raison. Mais il faut avouer qu’il est quand même plus agréable de s’immerger dans une fiction arrimée à une île sauvage à la végétation luxuriante bordée d’eau turquoise qu’aux clochers tournaisiens de 7ième Ciel Belgique. D’autant que ce théâtre de verdure est un personnage en lui-même: il recèle d’insondables mystères, abrite des monstres terrifiants et poursuit d’obscurs objectifs.

2. Pour se sentir appartenirà une communauté.

îuvre rassembleuse par excellence, la série réunit autour d’elle des centaines de milliers de mordus de mystères, dont une belle brochette de no-life passant ses journées à décortiquer menu tous ses éléments (de la couleur des pompes du père de Jack aux pixels manquant du logo du générique). Comme casse-tête collectif, Lost est une source intarissable de plaisir.

3. Pour la structure narrative, qui se joue du temps et de l’espace.

La série a définitivement tordu le continuum espace-temps, et multiplie les voyages (sauts de puce ou pas de géants) à travers les époques. Dans cette cinquième saison, le rythme s’intensifie suite à un « dérèglement » induit par le pivotement d’une énigmatique roue à la fin de la quatrième. Résultat: nos héros se baladent en avant et en arrière des 70’s à nos jours, se confrontent à de passionnants paradoxes temporels… ce qui nous amène à notre quatrième raison de tenter l’aventure Lost.

4. Pour les réponses qui commencent à affluer.

C’est un truisme: le présent est tributaire du passé. Et comme les personnages croulent sous les questions dans les années 2000, faire un petit tour dans des temps révolus pour voir s’ils y sont permet d’entrevoir (mais d’entrevoir seulement) la solution à certaines questions. Des basiques du genre: pourquoi ont-ils échoué sur l’île, quel est le sens de tout cela, qui orchestre quoi (on apprendra par exemple qui est Jacob, présenté comme le Grand Architecte de cet univers), que cachent les uns et les autres…? Beaucoup de fans de la première heure s’étaient progressivement lassés des digressions en cascade de la série, imaginant qu’au bout du compte, celle-ci avançait au gré du vent et des envies de ses scénaristes. Or, les producteurs de la série promettent depuis le début qu’ils savent très bien où ils vont. Ils ont même décidé d’écrire le point final de l’histoire au terme de la sixième saison, qui débutera cet hiver aux Etats-Unis…

5. Pour la part d’ombre des personnages.

L’Homme est un loup pour l’Homme. Particulièrement quand il est contraint de renouer avec une certaine animalité: campements de fortune, organisation clanique… Chacun des héros de la série est complexe à souhait, et dissimule de lourds secrets. Pleins d’aspérités, les gentils sont aussi des méchants, et les méchants… sont encore pires qu’on ne les imagine. Benjamin Linus, « mauvais » grandiose, parvient ainsi à berner tant ses compagnons de galère que les téléspectateurs devant leur petit écran. Manipulateur suprême, il parvient à échapper à la mise à mort grâce à une constitution chétive et un regard mouillé de biche effrayée par les phares d’une voiture. Dans Lost, personne n’a vraiment le physique de l’emploi, ce qui brouille les pistes avec une délicieuse perversité.

6. Pour la mythologiede la série.

Autour de son intrigue gravitent des dieux (dont on aperçoit régulièrement la statue ou la représentation sous forme de hiéroglyphes…), des nombres d’or (comme la fameuse suite d’inspiration fibonaccienne 4 8 15 16 23 42, soi-disant maudite, qui s’invite partout), des métaphores bibliques (entre paradis et enfer) et philosophiques (certains personnages portant le nom de penseurs connus, de John Locke à Richard Alpert), des sociétés secrètes… Hyper référencé, l’univers Lostien renferme des milliers de clins d’£il à des mondes plus ou moins éloignés du sien. Tous ont-ils un sens? L’avenir nous le dira.

Résumé des trois premières saisons sur YouTube: mots-clés « résumé » et « ultrarapide ».

Une mine d’info: www.lostpedia.com, le Wikipedia lostien.

Texte Myriam Leroy

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content