Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

TERRES PROMISES – La Biennale de Liège explore cette année le concept de territoire. Au programme : quatre expos qui ne laissent pas indifférent. Plus un Off plein de surprises.

Au Palais de Tokyo, à Paris. Du 14 février au 27 avril.Le moins que l’on puisse dire c’est que la 6e Biennale de la Photographie de Liège ne sera pas placée sous le signe de la restriction. Avec un thème aussi porteur que celui de Territoires, l’événement va générer une véritable explosion visuelle. Sans parler des nombreuses pistes de réflexion qu’elle devrait ouvrir. Qu’elle soit mentale, sociale, politique ou en mutation, cette notion a partie liée avec la pratique artistique. Il suffit de repenser à Gilles Deleuze et à son concept de « déterritorialisation » pour s’en rendre compte. Par-là, le philosophe français enjoignait chacun à quitter carcans et systèmes pour rejoindre la meute de ceux qui inventent leur existence – mais aussi les formes – dans les marges. Au-delà de cette interprétation spécifique, il est indéniable que le rapport de l’homme au monde passe par l’appropriation d’un territoire sur lequel il inscrit son empreinte. Entre les deux se glisse, au mieux, l’art; au pire, un usage intensif de la planète débouchant sur sa lente destruction.

Quatre expositions vont rythmer la Biennale. Respectivement, Territoire en mutation au Musée d’Art wallon, Territoire mental au Musée d’art moderne et d’art contemporain (Mamac), Territoire politique dans l’ancienne église Saint-Antoine et Territoire & Identités au c£ur de l’ancienne église Saint-André. Parmi ces quatre axes, le regard se fixe tout particulièrement sur Territoire en mutation, exposition qui porte le fer d’une actualité brûlante. Le bouleversement du monde par l’action de l’homme – que ce soit par la mise en £uvre de grands chantiers, l’exploitation des ressources naturelles ou la globalisation – ne peut laisser indifférent. A travers les travaux de plusieurs artistes tels que Patricia Almeida, Edward Burtynsky ( voir photo), Patrick Messina ou Joël Tettamanti, une question cruciale traverse le parcours visuel: l’intervention humaine modifie le territoire mais n’est-il pas illusoire de penser qu’en retour ce rapport ne crée pas une nouvelle humanité? Au final, l’interrogation reste sans réponse, signe d’un événement qui évite de verser dans la prétention.

u www.biennalephotoliege.be

MICHEL VERLINDEN

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