Le Festival de Cannes affiche la soixantaine alerte. La preuve par une sélection séduisante sur le papier, et que l`on attend incandescente dans les salles.

Après une mémorable édition anniversaire – et un palmarès qui ne l’était pas moins, réunissant les Mungiu, Van Sant, Kawase et autre Lee Chang-dong -, que nous réserve le 61e Festival de Cannes? Sur le papier, le programme concocté par le comité de sélection sous la direction du délégué général Thierry Frémeaux, est tout autant alléchant, et s’affirme en prise sur le cinéma d`aujourd`hui et celui en devenir.

DU SANG NEUF

Ce postulat, la vingtaine de films sélectionnés en compétition (pour 1 792 candidatures en provenance de 96 pays) suffit à le vérifier. On retrouve quelques habitués des lieux: les frères Dardenne ( voir notre interview en pages suivantes) bien sûr, mais aussi Clint Eastwood avec The Changeling, Steven Soderbergh pour un biopic de 4 heures sur le Che (qu`incarnera Benicio Del Toro), Atom Egoyan et son Adoration, Wim Wenders et The Palermo Shooting, ou encore Nuri Bilge Ceylan avec Les trois singes. A leurs côtés, quelques auteurs confirmés: les Garrel, Desplechin, Salles et autre Jia Zhang-ke. Et puis, une kyrielle de nouveaux venus, à ce stade tout au moins, comme le Singapourien Eric Khoo ou l’Argentine Lucretia Martel. Huit auteurs ont ainsi pour la première fois les honneurs d`une compétition où l’on retrouve aussi un premier film: Synecdoche, New York de Charlie Kaufman, le scénariste de Being John Malkovich. Voilà qui devrait valoir d’intenses transports aux festivaliers, et de non moins intenses débats au jury présidé par Sean Penn.

EN TERRAIN SPORTIF

Autre versant de la sélection officielle, la programmation « Un certain regard » s’annonce riche de promesses elle aussi. Parmi celles-là, épinglons Tokyo, ouvrage collectif signé Bong Joon Ho, Leos Carax et Michel Gondry, mais encore les nouveaux films du Mexicain Amat Escalante (auteur d’un mémorable Sangre découvert ici-même) ou du Norvégien Bent Hamer, qui signa notamment de formidables Kitchen Stories. A quoi l’on ajoutera Tyson, documentaire sur le boxeur signé James Toback, le cinéaste américain étant rejoint en terrain sportif par Emir Kusturica et son Maradona (en séance de minuit).

Comme de coutume, la Quinzaine des Réalisateurs et la Semaine de la Critique apportent des contrepoints de choix à cette sélection officielle. Pour son quarantième anniversaire, la première salue notamment le retour du Polonais Jerzy Skolimozksi, mais aussi de cinéastes aussi captivants que les frères Larrieu ou l’Argentin Lisandro Alonso.

Ajoutons à cela une présence belge on ne peut plus significative dans l’une et l’autre section et, espérons-le, de nombreuses pépites n’attendant qu’à être découvertes, et voilà un Festival qui s`annonce particulièrement séduisant. Et on ne vous a même pas parlé du film qui fera sans nul doute l’événement sur la Croisette, le tant attendu 4e volet des aventures d’Indiana Jones, The Kingdom of the Crystal Skull

TEXTE JEAN-FRANçOIS PLUIJGERS

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