2030. Pris en étau entre son beau-frère pour qui il vient de falsifier une étude sur les pesticides et sa nièce Lucie militante écologique, Greg n’est pas au mieux de sa forme lorsqu’il fait la connaissance de Véra, éditrice engagée aux côtés de Greta Thunberg (invitée impromptue venant renforcer l’effet de réel du livre). Sur un décor de micro-anticipation, celle qui nous pend au nez demain si on n’y fait pas gaffe, à la manière de la série Black Mirror mais sans le focus technologique, Philippe Djian plante un canevas et regarde ses personnages se dépatouiller, s’envoyer en l’air ou dans le susdit décor. Dilettante, en détente (et ça lui va pas mal), le romancier esquisse ses derniers livres de quelques coups de pinceaux -avec toujours un oeil et quelques fulgurances sur la météo. Fine mouche, l’auteur de 37°2 le matin fait monter la température:  » La sous-évaluation des effets nocifs était tout un art« . Entre cynisme des labos et échauffourées climatosceptiques, les lecteurs appréciant sa façon unique d’évoquer le sexe et de glisser des noms de groupes pointus (ici Mark Kozelek des Red House Painters, entre autres) goûteront une partition mélancolique pour vies cabossées. Depuis son drone nacelle, Djian n’écoute que lui et conduit vite.

De Philippe Djian, éditions Flammarion, 224 pages.

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