SUNDANCE CHANNEL. PRÉSENTÉS À SUNDANCE EN 2011, 3 PETITS BIJOUX INÉDITS DE LA PRODUCTION INDÉPENDANTE AMÉRICAINE FONT L’OBJET D’UNE SORTIE BIENVENUE EN DVD.

1. COMÉDIE DRAMATIQUE DE THOMAS MCCARTHY. AVEC PAUL GIAMATTI, AMY RYAN, ALEX SHAFFER. 1 H 46. DIST: FOX. – 2. COMÉDIE ROMANTIQUE DE GAVIN WIESEN. AVEC FREDDIE HIGHMORE, EMMA ROBERTS. 1 H 23. DIST: FOX. – 3. DRAME FANTASTIQUE DE MIKE CAHILL. AVEC BRIT MARLING, WILLIAM MAPOTHER. 1 H 32. DIST: FOX.

Voilà plus d’un quart de siècle que le Sundance Film Festival s’est érigé en laboratoire et en vitrine du cinéma indépendant américain, les frères Coen ( Blood Simple), Todd Solondz ( Welcome to the Dollhouse) ou Todd Haynes ( Poison) comptant parmi les cinéastes majeurs révélés et couronnés par la manifestation parrainée par Robert Redford. Mais si le label Sundance est synonyme de qualité, la diffusion des £uvres qui y sont présentées reste aléatoire: Grand Prix du jury 2010, l’excellent Winter’s Bone de Debra Granik n’a connu chez nous qu’une distribution confidentielle; quant à Like Crazy de Drake Doremus, le lauréat 2011, il reste inédit à ce jour.

La Collection de films d’auteur vient donc fort à propos qui, à travers un échantillon de la sélection Sundance 2011, permet d’apprécier la vitalité de la production indépendante made in USA. Au c£ur de Win Win de Thomas McCarthy ( The Visitor), on trouve Mike Flaherty, un avocat spécialisé dans l’aide aux personnes âgées, par ailleurs entraîneur amateur d’une équipe scolaire de lutte gréco-romaine. Confronté à des problèmes financiers inextricables, il va franchir la ligne rouge en se faisant nommer, moyennant rémunérations, tuteur d’un vieillard qu’il placera aussitôt dans un home. La situation va toutefois lui échapper avec l’apparition de Kyle, le petit-fils de l'(in)fortuné senior, un ado réservé doublé d’un lutteur plus que prometteur… A travers ces personnages en proie à la violence de la vie, c’est à un portrait doux-amer de l’Amérique d’aujourd’hui que se livre McCarthy. Le tout, avec une justesse de ton et une humanité qui emportent l’adhésion, Paul Giamatti se révélant comme de coutume épatant.

When George met Sally

Premier long métrage de Gavin Wiesel, The Art of Getting By met pour sa part en scène George, un adolescent new-yorkais solitaire et renfermé dont la vie va être insensiblement bouleversée par sa rencontre avec Sally, condisciple en qui il voit son âme s£ur. Au carrefour bien balisé du film de passage à l’âge adulte et de la comédie romantique, The Art of Getting By vibre pourtant d’une sensibilité toute particulière, où la sincérité se pare joliment de mélancolie, Freddie Highmore et Emma Roberts illuminant par ailleurs ce film attachant de leur présence complice.

Enfin, Mike Cahill signe, avec Another Earth, un 1er long on ne peut plus singulier. Une tragédie vient y rapprocher le destin de Rhoda Fleming, une étudiante en astrophysique, et de John Burroughs, un compositeur dont elle a accidentellement tué la famille, cela alors même qu’une planète-miroir de la Terre fait son apparition -découverte qui va amener le film sur un terrain particulièrement fécond, entre mélodrame et science-fiction. Cahill signe un film à l’articulation ingénieuse, exploitant joliment les possibilités métaphoriques ouvertes par cette hypothèse scientifique. Si Another Earth pèche par endroits par maniérisme excessif, c’est là une £uvre aussi sensible que troublante, qu’incarne tout en finesse Brit Marling -une double révélation, donc.

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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