1. Le Défilé de la mort – 2. Meurtres à Calcutta – 3. Le Port des passions

Le Défilé de la mort © ELEPHANT FILMS

«Hollywood part à l’aventure» : c’est sous ce label avantageux qu’Elephant Films, éditeur spécialisé dans le patrimoine, réunit trois séries B des années 1940 et 1950. Réalisé par John Farrow en 1942, Le Défilé de la mort (China en version originale) est un film de propagande comme Hollywood en produisit à la pelle pendant la Seconde Guerre mondiale. L’action se situe en Chine (reconstituée en Arizona), au plus fort de la guerre sino-japonaise, et suit un aventurier cynique (Alan Ladd) et son associé (William Bendix), commerçant sans plus d’états d’âme avec l’armée d’occupation nippone. Les exactions à répétition de celle-ci et la rencontre avec une enseignante idéaliste (Loretta Young) auront toutefois le don de les dessiller… Film de propagande antijaponais assumé (qu’il assortit d’un couplet en faveur de Tchang Kaï-chek), Le Défilé de la mort est un pur produit de l’après-Pearl Harbor. Si le propos est évidemment fort daté, la mise en scène de John Farrow confère à ce film d’action un réalisme prenant – voir, par exemple, le magistral plan séquence d’ouverture. Une curiosité. Le même Farrow réalise trois ans plus tard Meurtres à Calcutta, où il retrouve le tandem Ladd-Bendix, associés cette fois à Gail Russell et June Duprez. Ils y campent des aviateurs de la ligne Calcutta-Chungqinq décidant d’enquêter sur le meurtre d’un de leurs collègues, pour baigner bientôt dans une sombre affaire de trafic de diamants. Film noir et aventures exotiques se rejoignent dans ce Calcutta de carton-pâte, les répliques fusant comme des balles – «Vous êtes froid, sadique et égoïste – Oui, mais je suis toujours en vie» – au gré d’un scénario acrobatique qui vaut à Ladd d’en imposer sans forcer.

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Anthony Mann et James Stewart devaient, au cours des années 1950, tourner huit films ensemble, signant notamment quelques-unes des plus belles pages de l’histoire du western. Opus mineur, Le Port des passions (Thunder Bay, 1953) les voyait se frotter au film d’aventures, non sans vanter les bienfaits de l’exploitation pétrolière – l’époque n’était pas encore aux préoccupations écologiques. L’intrigue emboîte le pas à un duo (James Stewart et Dan Duryea), débarqué à court d’argent mais pas d’idées à Port Felicity, en Louisiane, dans l’espoir de trouver un gisement offshore. Entreprise qui n’ira pas sans diverses complications – colère des pêcheurs de crevettes locaux, tempête… –, auxquelles vient se greffer une double intrigue sentimentale sommaire (autour du duo Joanne Dru-Marcia Henderson). Stewart trouve un emploi sur mesure dans un film dont le scénario bancal est compensé par une mise en scène efficace, au service d’une ode sans nuance au pétrole, dont le moins que l’on puisse écrire est qu’elle apparaît aujourd’hui fort anachronique…

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1. Film d’aventures de John Farrow. Avec Alan Ladd, Loretta Young, William Bendix. 1 h 19. 1943. Dist: Elephant.

2. Film d’aventures de John Farrow. Avec Alan Ladd, Gail Russell, William Bendix. 1 h 23. 1946. Dist: Elephant.

3. Film d’aventures d’Anthony Mann. Avec James Stewart, Joan Dru, Dan Duryea. 1 h 43. 1953. Dist: Elephant.

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