THE DAMON FACTOR – AVEC HEREAFTER D’EASTWOOD ET THE ADJUSTMENT BUREAU DE GEORGE NOLFI, MATT DAMON S’AVENTURE À LA LISIÈRE DU FANTASTIQUE, QU’IL FAIT RIMER AVEC ROMANTIQUE.

1 DE CLINT EASTWOOD. AVEC MATT DAMON, CÉCILE DE FRANCE, THIERRY NEUVIC. 2 H 09. DIST: WARNER.

2 DE GEORGE NOLFI. AVEC MATT DAMON, EMILY BLUNT, TERENCE STAMP. 1 H 45. DIST: UNIVERSAL.

Sans l’éclat, sans doute, d’un Brad Pitt ou d’un Johnny Depp, mais avec une constance qui ne s’est jamais démentie depuis Good Will Hunting, en 1997, Matt Damon s’est imposé au firmament du cinéma américain contemporain, alliant profil de star façon Jason Bourne et face expérimentale à la manière de Gerry. Les plus grands réalisateurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés qui, de Scorsese aux frères Coen, ont recouru à ses services. Et on ne parle même pas d’un Soderbergh qui en a fait son acteur fétiche -il sera d’ailleurs à l’affiche de Contagion dans une quinzaine de jours. L’actualité Blu-ray vient pour sa part illustrer la polyvalence d’un acteur que l’on retrouve dans 2 films fort différents quoique l’un et l’autre d’inspiration fantastique, Hereafter (Au-delà, en VF), qui consacre ses retrouvailles avec Clint Eastwood dans la foulée de Invictus, et The Adjustment Bureau (L’agence, en VF), adaptation de Philip K. Dick et premier long métrage de George Nolfi.

Eastwood au surnaturel

Hereafter détonne quelque peu dans la filmographie de Eastwood, qui s’y frotte au surnaturel et à l’au-delà à la façon d’un M. Night Shyamalan, voire d’un Spielberg. Le réalisateur de Mystic River y fait converger les histoires d’une journaliste revenue d’entre les morts (Cécile de France), d’un médium rangé des affaires (Matt Damon) et d’un gamin laissé désemparé par la disparition de son frère jumeau (Frankie McLaren). Sans constituer l’un des sommets de la filmographie d’un cinéaste que l’on a déjà senti plus investi, Hereafter, qui allie sobriété et fluidité pour explorer la vie avec la mort, trouve les contours d’un drame humain sensible. Le film se revoit avec plaisir, et bénéficie de compléments particulièrement généreux, parmi lesquels The Eastwood Factor, remarquable documentaire de référence réalisé par le biographe de Eastwood, Richard Schickel. La matière est dense, et alterne analyses pertinentes et parenthèses éclairantes. Un regret, toutefois, que ce film n’ait pas débordé le cadre, imposant au demeurant, de l’association de l’acteur/réalisateur avec la Warner, escamotant par exemple les 3 westerns qu’il tourna avec Sergio Leone, épisode déterminant à peine évoqué au détour d’une phrase.

On retrouve Matt Damon dans The Adjustment Bureau, pour son « premier rôle principal romantique », et bien plus encore d’ailleurs. Le film ne manque pas de cachet, en effet, qui met en scène un homme qui se découvre le jouet d’une mystérieuse agence veillant à ce que tout un chacun se conforme à son destin préétabli, le sien n’étant d’ailleurs pas banal puisqu’il devrait l’amener à la présidence des Etats-Unis. Le grain de sable prendra les traits d’Elise (Emily Blunt), une jeune ballerine qui va accidentellement le détourner de cette voie toute tracée. Soit le prélude à un thriller d’anticipation en forme de fable inspirée sur le libre-arbitre qui, portée par son charis-matique duo d’acteurs, produit assurément son petit effet. The Damon Factor, sans doute…

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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