Yan Lespoux

Activité Auteur | Âge (Bientôt) 46 ans | Lieu France | Actu Un premier roman, Pour mourir, le monde, paru aux éditions Agullo

Né à Lesparre-Médoc d’un père pompier et d’une mère au foyer, l’aîné d’une fratrie de trois enfants qu’est Yan Lespoux dévore, minot, les livres sur les étagères de la bibliothèque municipale avant le premier choc sismique: la lecture à 14 ans de L.A. Confidential de James Ellroy. “Je n’ai d’ailleurs pas tout compris”, se souvient ce fan de littérature noire (et de punk US), par ailleurs responsable du blog polar encoredunoir.com.

Sans doute parce que c’était prévisible, que tout a déjà été écrit et que Yan Lespoux est historien de formation et maître de conférence d’occitan à l’université Paul- Valéry-Montpellier 3, que ce n’est pas vers la Noire mais vers le roman d’aventure qu’il fait son entrée dans la cour des (très) grands avec Pour mourir, le monde, titre ô combien crépusculaire. Il s’inspire du naufrage, début XVIIe, d’un navire de la flotte portugaise sur la côte du Médoc, région que Yan Lespoux exploitait déjà à travers ces invisibles peuplant son recueil de nouvelles Presqu’îles en 2021 (9 000 exemplaires écoulés à ce jour). La terre natale du romancier sert de point de départ à cette fresque fiévreuse, épique et héroïque, où l’on rencontre Marie, obligée de prendre le maquis après avoir occis son agresseur sexuel et de se retrouver sous la coupe d’un oncle, un orphelin brésilien, deux amis inséparables embarqués sur un navire par soif d’action et Manuel de Meneses, capitaine-général de la flotte portugaise, personnage ayant existé.

La lecture bluffante de Pour mourir, le monde nous emmène à Goa, Bijapur, Salvador de Bahia, au canal du Mozambique, à Lisbonne et sur les côtes du Médoc sur fond d’Inquisition. De quoi convoquer les fantômes de Conrad, Jack London ou Kipling. “J’ai toujours aimé ce genre de littérature, mais c’est en lisant Trois mille chevaux vapeur d’Antonin Varenne que j’ai réalisé qu’il y avait moyen, aussi en France, d’écrire de grands romans d’aventures. J’avais envie de mélanger des personnages fictifs avec des personnages historiques au fort potentiel romanesque. Cette idée d’un empire qui sombre, d’une civilisation qui s’enfonce dans les marais, c’est très actuel.”