Critique | Livres

Veiller sur elle: une fresque généreuse signée Jean-Baptiste Andrea

3,5 / 5
© National

Jean-Baptiste Andrea, éditions L’Iconoclaste

Veiller sur elle

580 pages

3,5 / 5
Fabrice Delmeire Journaliste

Une Pietà au pouvoir d’ensorcellement “surnaturel” incite le Vatican à la dérober aux regards. Reclus aux côtés de sa sculpture, Michelangelo Vitaliani, dit Mimo, se meurt après avoir tout vécu… Dès ses premières ébauches à 13 ans dans un atelier de Turin, ce fils de tailleur de pierre révèle un talent inné qui lui permet de s’élever dans la bonne société. Grimpant les échelons de la renommée, il la toise bientôt du haut de son mètre 40. Rencontrant Viola, son “jumeau cosmique”, fille cadette de la famille Orsini, Mimo tisse un lien unique qui traversera le temps et ses épreuves. “Et je crois que c’est là que l’on commence à me considérer comme dangereux, ou imprévisible.” Si son talent de conteur n’est plus à démontrer, Jean-Baptiste Andrea (Ma reine, Cent millions d’années et un jour) fait fi de la retenue ciselant ses premiers ouvrages.

Autrefois réalisateur et scénariste, l’écrivain fait cette fois parler la poudre d’une mise en scène virevoltante où les cliffhangers se bousculent à chaque chapitre. Avec pour toile de fond les soubresauts politiques d’une Italie mussolinienne, le roman fait feu de tout bois. Séisme de degré 11 et pape Pie XII, parenthèse dans un cirque de freaks, apparition de l’exorciste officiel du Vatican, dîners mondains à couteaux tirés (au sens propre), tout est prétexte au feu d’artifice. Si elle lui ouvre les portes de la course aux prix littéraires (en lice pour le Goncourt et le Femina, entre autres), cette démonstration de romanesque échevelé s’accompagne d’un certain embonpoint: quasi 600 pages dont le savoir-faire parfois étourdit.

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